Depuis des années, le village Aït Arif, dans la commune de Tirmitine, à 15 km au sud-ouest de Tizi Ouzou, vit le marasme social et économique. Ce grand village est en effet dépourvu de toute commodité vitale pour sa la population. Cette dernière attend toujours, par exemple, et ce, depuis 2009, le raccordement de ses foyers au réseau du gaz naturel, comme il a été promis plusieurs fois par les autorités locales en réponse aux réclamations des habitants. Dans ce village, l'on remarque l'absence d'infrastructures de base, notamment en matière de la santé. Aït Arif ne dispose en effet d'aucun dispensaire, ni de salle de soins à même de répondre aux attentes des malades de la localité. Ces derniers sont ainsi, pour tout besoin dans ce domaine, de se déplacer jusqu'à la polyclinique de Draâ Ben Khedda, soit un parcours de plus de 10 kilomètres. En outre, la population juvénile de ce village, où aucun projet de développement ne semble être envisagé, est marquée par un chômage endémique et se sent abandonnée à son sort. Des jeunes chômeurs, inquiets devant le marasme frappant leur village, se considèrent comme étant «complètement abandonnés ; les autorités locales nous ignorent. Elles ne se rendent compte de notre existence qu'à l'occasion de campagnes électorales», fulminent-ils avec désespoir. Pis encore, ajoute un autre chômeur, le village est dépourvu de maison de jeunes ou autre salle de sport qui puissent abriter d'éventuelles activités culturelles ou tournois sportifs pouvant occuper la masse des adolescents en mal de loisirs. «Avant, nous fréquentions la salle de jeunes du chef-lieu de Tirmitine, mais depuis sa fermeture, nous ne pouvons plus organiser la moindre activité sportive ou culturelle», dira Hamid, un jeune lycéen d'Aït Arif. Rabéa Saïm Le terrain de football dégradé
L'état du terrain de football du village Azemour Meriem, dans la commune de Tirmitine, au sud-ouest de la ville de Tizi Ouzou, s'est sérieusement dégradé. Aussi, devant le manque d'intéressement des autorités locales pour apporter un tant soit peu d'aménagement à cet unique lieu de sport pour les footballeurs de la localité, les jeunes du village se considèrent comme étant abandonnés à leur sort. La surface de ce stade, laissé sans portail de protection et dont le mur d'enceinte n'est pas encore achevé, connaît en effet une détérioration, alors que ses vestiaires ont été saccagés depuis des années. Ce qui reste encore de ce stade est transformé par des camionneurs livreurs de sable et autres matériaux de construction pour des chantiers en voie de passage à leurs lourds engins. A certains moments, il devient un lieu de rencontre pour des jeunes chômeurs et oisifs qui y viennent consommer leurs produits de prédilection (alcools, drogues, etc.). «Ce stade, devenu impraticable, alors que la municipalité n'a pas d'autre lieu de sport à même de servir aux jeunes athlètes pour des entraînements, doit recevoir des aménagements. Les autorités locales nous ont certes promis de la clôturer depuis des années, mais à ce jour sans rien de concret», nous dira un jeune habitant d'Azemour Meriem. Rabéa Saïm Aïn El Hammam : Une antenne de mairie pour Aït Ouabane
La construction d'une antenne administrative au centre du village d'Ait Ouabane, dans la commune d'Akbil a, pour le moins que l'on puisse dire, ravi la population de cette bourgade isolée des grands centres. Pour un simple extrait de naissance, les habitants doivent se déplacer, souvent à pied, jusqu'au chef lieu communal, distant de cinq kilomètres. Un jeune étudiant, présent à la pose de la première pierre de la structure, pense que «malgré l'éloignement de notre village du chef-lieu de la commune, nous nous sentirons moins délaissés puisque nous aurons un relais avec l'administration.» Il est vrai que l'antenne administrative n'aura pas les prérogatives d'une mairie mais elle pourra délivrer des pièces d'état civil sur la base d'un livret de famille et procéder à la légalisation des signatures. «Ce qui fera gagner du temps aux citoyens qui ne se rendront au chef lieu que lorsque c'est nécessaire», ajoute notre interlocuteur. L'assiette choisie pour la réalisation des bureaux appartient au village. Un jeune rencontré sur les lieux a jugé utile de préciser, «pour l'histoire» dit-il, que c'est en ce lieu que «le 11 décembre 1956, l'armée française a fusillé, en public, deux étudiants du village.» Rappelons que le village d'Ait Ouabane, construit au pied de la montagne, est l'une des agglomérations les plus isolées de la wilaya de Tizi Ouzou. Pour rompre un tant soit peu cet isolement dans lequel la nature les a confinés, les habitants ont appris à compter sur eux mêmes et à se prendre en charge en toute situation. La construction d'une annexe de la mairie leur fera certainement gagner un temps précieux tout en leur évitant des déplacements fastidieux. Nacer Benzekri