Selon des sources locales, pas moins de dix arrestations ont été opérées parmi les jeunes des villages. Les citoyens du village Aït Arif ont incendié le siège de la mairie de leur commune de Tirmitine dans la wilaya de Tizi Ouzou. Dès la matinée de jeudi passé, les villageois arrivés de Megdoul, Ibahlal et Zerrouda, confédérés à Aït Arif, ont directement bloqué à la circulation le chemin de wilaya n°928 avant de mettre le feu au bâtiment de la mairie. Au bout de quelques heures, toutes les archives de cette circonscription administrative ont été anéanties par les flammes. Les services de l'ordre n'ont pu intervenir que bien plus tard. Jusqu'à hier, des sources locales affirmaient que pas moins de dix arrestations ont été opérées parmi les jeunes des villages. A l'origine de ces heurts qui ont engendré d'énormes déprédations au siège de la mairie de Tirmitine, une histoire de choix de terrain pour un nouveau lycée. En effet, pour la première fois, la commune de Tirmitine a bénéficié d'un établissement secondaire et le choix des responsables locaux a été le village Aït Khelifa. Mais la population locale ne l'entend pas de cette oreille quant au choix du site en question. Les différents villages de la commune ont justifié le rejet de cette implantation par le fait que «la commune est divisée en trois grappes de villages et, est traversée par des oueds qui éloignent les populations de ce site». Selon des représentants de la population, il y a des lycéens qui doivent parcourir jusqu'à 20 km pour rejoindre leur établissement. Devant cet état de fait, certains ont proposé les vastes plaines se trouvant sur la RN25, site considéré comme un lieu médian. Mais la requête adressée au wali au mois de décembre 2006 a été rejetée en raison de la vocation agricole de ces terres. Aujourd'hui encore, le choix d'Aït Khelifa ne fait pas l'unanimité. La situation géographique de cette localité a vite fait réagir les populations des villages de l'autre versant de la commune. A Aït Arif, les villageois ont vite fait de manifester leur opposition à la construction d'un lycée encore plus loin. Pour informer les autorités locales de leur position, les responsables des petites localités ont maintes fois adressé des lettres demandant un changement d'assiette pour la construction de cet établissement. Elles sont toutes, à l'évidence, restées lettre morte. Ce silence a conduit les citoyens à recourir à un autre mode d'action pour fléchir la décision des responsables. Ces derniers ont toujours privilégié la solution médiane: construire le lycée dans un endroit qui arrange les deux villages. Pour se faire entendre, ils ont dû fermer le siège de la daïra de Draâ Ben Khedda, il y a de cela quinze jours. Après cette action, le silence des responsables locaux et leur mépris des doléances des villageois n'ont fait qu'exacerber l'ire des habitants. Les villageois se sont alors rendu compte que les autorités ont décidé d'entamer les travaux dans le lieu initial dénommé Ladhazen près du village Aït Khelifa sans prendre en compte les multiples appels des villages d'Aït Arif. Cette attitude méprisante n'a donc logiquement eu que la riposte violente et épidermique des villageois excédés non seulement par le choix de l'assiette mais surtout par le mépris des élus et de l'administration. Ils ont incendié le siège de la mairie symbole de la présence de l'Etat. Mais ces responsables locaux sont le symbole de quoi en fait?