Elle s'appelle Nawel Amaoui. Elle a 31 ans. Elle aime faire bombance. Elle a une passion, une marotte, un sacerdoce, une profession de foi (pas de foie) : l'art culinaire et pâtissier. Elle ne met pas les pieds dans le… plat. Au contraire ! Elle n'en fait pas tout un plat, une tartine ou une tarte. La cuisine ? Elle est tombée dedans depuis sa prime et tendre enfance. Nawel Amaoui a toujours baigné, à la maison, dans un univers dédié à la cuisine foncièrement traditionnelle et immanquablement celle fleurant bon les effluves du terroir. Avec les bonnes recettes de grand-mère et leurs secrets. Nawel fera ses premières «armes», notamment la spatule, sous les auspices de Mme Laïfaoui qu'elle qualifie de marraine de la cuisine. Elle sera même son assistante. Nawel est tellement éprise d'une passion dévorante de la gastronomie qu'elle a décidé d'apprendre la cuisine, mais pas en dilettante. Plutôt d'une manière pédagogique. Ayant suivi un cursus en marketing et communication, elle décrochera un CAP de cuisine, suivra des stages de perfectionnement de traiteur à l'hôtel Sofitel, des stages pratiques portant sur l'art culinaire asiatique, sous la férule du chef Ikram, participera au concours de Chourouk TV intitulé «Kounek Chef», impressionnera le grand chef pâtissier américain Def Goldman, au mois de juin 2013 à Alger, et qui ne tarira guère d'éloges à son endroit. Tant elle montre et démontre un talent avéré. Et depuis trois ans, elle exerce à Air Algérie, en matière de cuisine en chaud - la seule et unique dans la compagnie aérienne nationale insiste-t-elle -, dans les vols spéciaux, présidentiels, 1re classe ou encore économique. Projet d'académie culinaire algérienne De front, Nawel a des projets plein la tête qui «mijotent». Sur le feu, elle en a un qui est consistant. Présidant une association gastronomique regroupant des amateurs de la «bonne bouffe» traditionnelle algérienne, des chefs cuisiniers, des chefs pâtissiers, des journalistes TV, des docteurs d'Etat, des nutritionnistes issus des 48 wilayas, Nawel ambitionne de créer franchement une académie culinaire algérienne. «Je tiens beaucoup à la cuisine algérienne. J'adore manger avec goût. Le but de mon initiative est de répertorier le patrimoine culinaire algérien. Il s'agit de réécrire l'histoire de l'Algérie à travers sa cuisine de M'sila, Alger, Mila, Biskra, Blida, Constantine…Aussi, nous voulons revisiter nos plats de par des colloques et autres concours nationaux et internationaux. Nous voulons que l'Algérie soit une destination culinaire. Les Tunisiens et les Marocains ont profité de notre silence. Le tadjine est andalou. Il appartient au Maghreb….», indiquera Nawel Amaoui. Nawel se présente comme une «autodidacte» culinaire. Cependant, elle flatte le palais avec pédagogie, passion et vulgarisation. Et c'est sa recette miracle !