Le prénom le plus diffusé parmi les chefs de petites entreprises milanaises n'est plus celui de Giuseppe, mais celui de... Mohamed. C'est ce qui ressort d'un recensement récemment effectué par la Chambre de commerce de la capitale économique italienne. Les entrepreneurs étrangers établis dans la péninsule sont devenus une ressource déterminante pour stimuler la croissance économique du pays. Ils investissent dans des filières délaissées par les Italiens et embauchent une main-d'œuvre italienne et autres, sauvant de la crise des milliers de familles. Entre 2012 et 2013, plus de 34 278 petites entreprises ont été créées à Milan par des patrons non italiens, dont 1600 (une hausse de 275 en une année) portent le prénom du Prophète des musulmans, Mohammed, et 615 autres celui d'Ahmed. La plupart de ces immigrés, entreprenants et intrépides, sont originaires d'Egypte, du Maroc, mais aussi d'Algérie, de Syrie et de Tunisie. Ces sociétés ont recruté 74 000 employés, soit 4% de l'ensemble de la population active milanaise. Spécialisées dans les secteurs des services, de la restauration, des industries manufacturières, du commerce et du bâtiment, ces entreprises seraient plus solides et pérennes que celles créées par des patrons italiens, y compris celles fondées par des femmes. Ces boîtes vont des centres internet-point qui offrent de bas tarifs de téléphonie et d'internet, au petit restaurant qui offre une restauration ethnique rapide et bon marché, à l'entreprise qui fournit des aides domestiques pour sociétés et foyers, aux boutiques de produits exotiques, aux boucheries hallal, aux salons de coiffure africaine, aux agences qui fournissent maçons, plombiers, électriciens, menuisiers aux grands chantiers de construction...