Alger-Centre abrite un nombre considérable d'étudiantes en colocation. Dehya se montre intransigeante quand à sa liberté. «Je refuse de me soumettre, je rejette le couvre-feu de 20h de la résidence universitaire», martèle-t-elle. Etudiante en 2e année de master en sciences politiques à l'ITFC, originaire de Béjaïa, elle déplore les conditions de vie dans les résidences universitaires (RU) ainsi que les règlements arbitraires subis par les étudiantes. En fait, la location d'un appartement revient trop cher pour des étudiantes comme elle. «Nous sommes quatre filles dans un trois-pièces et ça nous revient à 100 000 DA chacune par an», déplore-t-elle. Les agences ainsi que les locataires imposent leurs règles à ce propos. «Il faut payer une année d'avance ! Encore un obstacle», déclame-t-elle. Pour payer son loyer, la jeune étudiante dispense des cours à domicile, pratique la coiffure, travaille dans les centres d'appels après 20h, etc. Seule manière de subvenir à ses besoins. Samira est une autre étudiante qui a fait le choix de la location en dehors des RU. Elle ne partage pas tout à fait les mêmes soucis que Dehya. Son choix à elle est surtout motivé par les conditions misérables qu'elle a subies pendant 5 ans à la résidence de Bab Ezzouar. «Une chose est sûre, je ne retournerai jamais dans une résidence universitaire», promet-elle. Dans une agence immobilière près de la place Audin, le gérant lui pose quelques questions pour le moins indiscrètes : «Vous buvez ? Vous sortez ou recevez des amis le soir ?» D'après Samira et Dehya, ce genre de questions est courant pour les étudiantes qui cherchent une location à Alger…