Peut-on pr�tendre � l'achat d'un logement en Alg�rie ? La r�ponse est �vidente. A moins d'avoir un sac de billets de banque plein � ras bord, il est impossible d'acqu�rir ne serait-ce qu'un petit appartement dans un immeuble d�glingu�. Les salaires �tant ce qu'ils sont, il faut avoir deux vies pour rassembler l'argent n�cessaire � l'achat d'un logement. Les prix volent tr�s haut. Ce qui pousse bon nombre de m�nages issus de la couche moyenne � s'adresser au march� locatif. Et l�, bonjour la saign�e ! Enqu�te r�alis�e par Fatma Haouari C'est un drame v�cu quotidiennement. Car d�s qu'on entre dans ce cercle vicieux, on ne peut plus en sortir. A peine l'ann�e de location entam�e, on pense � la prochaine qui arrive, la peur au ventre de se retrouver � la rue. Ceux qui se font pi�ger dans cette spirale infernale grossissent les rangs des pauvres. Ils ne d�voilent pas toujours leurs angoisses et attendent qu'un miracle se produise et qu'ils puissent �tre tout simplement trait�s comme des citoyens qui accomplissent leurs devoirs et jouissent de leurs droits. Ceux rencontr�s dans les agences immobili�res que nous avons approch�s pour les besoins de l'enqu�te en ont gros sur le cour. Il faut dire que toutes les cat�gories professionnelles sont touch�es par ce probl�me. Il n'est pas rare de voir des enseignants, m�decins, journalistes et autres universitaires qui vivent de leurs salaires s'endetter pour louer leurs appartements. Selon les locataires que nous avons pu aborder, �il faut cavaler longtemps, faire plusieurs agences immobili�res, feuilleter les journaux des petites annonces, d�penser une fortune en frais de t�l�phone, demander � droite et � gauche si on a entendu parler d'une location pas ch�re et pas tr�s loin du centre-ville mais c'est souvent un r�ve inaccessible. Il faut sortir hors d'Alger et si on ne poss�de pas de voiture, on va devoir jouer des coudes dans les bus et les taxis. C'est dire qu'on est saign� quoi que l'on fasse. Le moral apr�s une fin de journ�e pass�e � faire le pied de grue devant les arr�ts de bus est sap�. Youcef est un agent immobilier activant au centre-ville. Il est dans le circuit depuis cinq ans. C'est un m�tier qui lui permet de bien gagner sa vie. �Je peux atteindre jusqu'� 50 000 DA, voire plus par mois. Cela d�pend des transactions et de leurs nombre.� Il a rendez-vous avec Hakima, cadre commerciale dans une agence de communication qui cherche un F2 ne d�passant pas les 15 000 DA. Youcef fait la moue. A ce prix-l�, il sait qu'il va avoir du mal � trouver la perle rare. A la question de savoir comment elle fait pour trouver un �quilibre � son budget de m�nage, Hakima manque de peu de pleurer. �La location m'a ruin�e ! r�pond-elle, mon mari vient de perdre son emploi, il fait une d�pression nerveuse. J'ai un enfant malade. Je suis oblig�e de fractionner mon salaire. Je donne 20 000 DA au propri�taire et je dois vivre, moi, mon mari et mes deux enfants, avec 10 000 DA ! Autant vous dire que je souffre le calvaire, je suis surendett�e, mes parents, mes fr�res, mes s�urs, mes amis, mes coll�gues, je dois de l�argent � tout le monde. Je fuis mes d�biteurs et je sais que j'ai perdu l'estime des gens qui m'entourent. � La mine d�faite, elle poursuit : �Dans un mois, je dois d�barrasser le plancher. Le propri�taire m'a fait comprendre qu'il voulait augmenter le loyer. Il veut 25 000 DA par mois, m�me en faisant la manche, je n'y arriverai pas.� Youcef lui promet de faire tout son possible pour lui trouver ce qu'elle cherche mais au fond, il a tr�s peu d'espoir. Il nous explique que des opportunit�s pareilles se n�gocient sous le manteau et en dehors des circuits habituels, il y a une tension sur les studios et les F2, en hivers les prix baissent l�g�rement mais en �t�, �a flambe. Une heure plus tard, Sa�d d�barque. Il est fonctionnaire. Apr�s une vive dispute avec ses parents, il a pli� bagage avec femme et enfants. Il en a trois. �Deux filles et un gar�on qui sont tr�s perturb�s par cette situation�, nous confie-t-il. �A quarante-cinq ans, je n'ai pas de logement et quand on n'a pas de logement, on n'a rien. J'ai d� changer de domicile trois fois en trois ans. Heureusement que ma femme travaille, sinon je n'aurais pas pu tenir le coup. J'ai d�pos� mon dossier � l'AADL et j'attends que mon r�ve et celui de ma famille d'avoir, enfin, un toit se r�alisent.� A ce propos, il nous r�v�le qu'il a pein� pour retirer un certificat de r�sidence de la mairie d�pendant de la commune o� il r�sidait. Il a fallu une intervention pour qu'on lui en d�livre un. �On m'a signifi�, relate-t-il, que le contrat de location n'�tait pas valable. Quand j'ai demand� un certificat d'h�bergement � mon propri�taire, ce dernier a refus� de me le donner quand il a su que c'�tait pour l'acquisition d'un logement �. �C'est de l'humiliation�, d�plore-t-il. Youcef, lui, a programm� une visite d'un F2. Nous demandons � Sa�d s'il accepte qu'on l'accompagne. Il acquiesce du bonnet. L'agent immobilier lui parle d'un appartement �propre� qui signifie dans le jargon professionnel �pas trop d�labr�. Mais l�, surprise ! L'appartement situ� � la rue Burdeau est un �bouiboui�, ne contenant pas de fen�tre, � peine une lucarne qui donne sur le voisinage. Un patio lugubre, deux petites chambres. Pas de couloir, pas de salle de bains, mais des WC avec un receveur de douche. Les murs sont crasseux. L'appartement ressemble � une vieille cave transform�e en habitation. L'agent immobilier tente de minimiser �l'horreur�. �C'�tait un bureau de transitaire ! Un coup de peinture et �a ira.� Sa�d affiche une mine circonspecte. �Le prix est quand m�me �lev�, 20 000 DA pour ce taudis, c'est de la folie !� Youcef, rod� � ce genre de situations, va essayer de n�gocier avec la propri�taire qui se trouve � Gharda�a d'o� elle est originaire. Il se retire dans un coin, sort son t�l�phone portable et appelle la dame. Apr�s un bref conciliabule, il revient vers Sa�d qui montre des signes d'agacement. �J'ai parl� avec la propri�taire. Elle est pr�te � le l�cher pour 18 000 DA fermes. La peinture est � votre charge.� Sa�d froisse les sourcils. Il refuse l'offre. �Trouvez-moi autre chose.� Youcef lui donne rendez-vous pour le lendemain. �Il y a un appartement � Beni- Messous apr�s le commissariat. Dans un immeuble neuf, au quatri�me �tage. Il est spacieux. Je peux vous l'avoir pour 17 000DA.� Sa�d est d�moralis�. Il accepte de faire la visite ; cependant, il doit payer 400 DA pour le transport. C'est la r�gle et si l'appartement lui convient, il devra d�bourser une ann�e d'avance, payer les frais du notaire et verser la prestation de l'agent immobilier qu'on appelle commun�ment le treizi�me mois et, dans son cas, elle est de 17 000 DA. La colocation fait recette Beaucoup de locataires ont recours au syst�me D, celui de la d�brouille. On finit au bout de quelque temps par s'habituer � la gal�re. L'objectif �tant de survivre et de prendre son mal en patience. Les petites annonces dans les journaux fournissent un aper�u sur la moyenne des tarifs de location pratiqu�s actuellement. Tout le monde a d� croiser des annonces du genre �Particulier cherche une colocation, un appartement � Alger- Centre. Contactez-moi (num�ro de t�l�phone portable). Non s�rieux s�abstenir� ou encore �Jeune femme cherche des colocataires s�rieuses pour louer un appartement � Alger- Centre pour 11 mois. J'ai lou� cet appartement type F2 � 18 000 DA par mois.� �Jeune m�decin cherche une colocation � Hussein-Dey.� �Cherche colocataire, �tudiante ou r�sidente en sciences m�dicales.� On remarque m�me des sites internet qui se sp�cialisent dans ce cr�neau. Il suffit de taper sur le clavier et entrer �colocation� et vous voil� servis. Un message vous accueille ainsi : �Que vous soyez � la recherche d'un appartement, d'un locataire ou d'un colocataire, n'attendez plus ! Consultez les annonces ou publiez-en une gratuitement si vous le d�sirez ! Publier votre annonce (demande ou offre).� Bien entendu, ce circuit est aventureux et comprend des risques car on ne sait pas toujours sur qui on tombe. Les c�libataires, �tudiants ou travailleurs ont recours � la formule de colocation pour all�ger le poids du loyer qu'ils ne peuvent supporter seuls. Parfois, le loyer �quivaut � leurs salaires et quand on sait ce qu'endurent les jeunes � trouver un boulot et se prendre en charge, on devine ais�ment que la colocation reste un bon moyen pour ne pas se ruiner totalement. Il est vrai qu'� la fin du mois, il ne reste pas grand-chose de la paie. Mais c'est mieux que de se rouler les pouces notamment pour ceux qui viennent de l'int�rieur du pays � la recherche de moyens de subsistance. Salim, journaliste dans un quotidien d'information, nous dit : �Les gens croient que nous autres journalistes, sommes mieux lotis que les autres cadres mais dans la profession, il y a de vrais cas sociaux. Mon salaire ne me permet ni de pr�tendre � un logement social, ni � celui d'un logement LSP. Pour ce dernier, il faut payer cash 800 000 DA. Ce qui repr�sente 32 mois de salaires � raison de 25 000 DA par mois. Je ne dois ni boire, ni manger pour �conomiser pendant pr�s de trois ans. Je ne sais pas comment le gouvernement s'arrange pour faire ses calculs, ils sont totalement faux !� Salim a pris une colocation � R�gha�a avec deux autres coll�gues. Il paye 5000 DA par mois sans oublier qu'il doit subir les affres du transport public qui lui bouffe presque le m�me montant. �On parle d'un quota de logements, r�v�le-t- il, pour les journalistes. Un dossier pris en charge par l'ancien ministre de la Communication. Apparemment, avec le changement op�r� dans l'ex�cutif, c'est tomb� � l'eau�, conclut-il. Les femmes et les jeunes femmes seules, �tudiantes ou travailleuses, ont aussi leur circuit. Il s'agit des pensionnats. En g�n�ral, ce sont des familles qui louent au mois une chambre pour quatre ou cinq filles � raison de 5 000 DA � 6 000 DA, voire plus. Quelques rares auberges proposent la m�me formule comme celle de la place du 1er- Mai. Un circuit qui s'est d�velopp� ces derni�res ann�es � la faveur des exodes ruraux pour cause de terrorisme, paup�risation et absence d'emploi mais aussi pour des raisons li�es � l'�volution de la soci�t� qui ne voit plus dans le travail de la femme un aspect d�gradant ou honteux. Beaucoup de familles paysannes laissent leurs filles travailler dans les grandes villes. �a leur permet de souffler financi�rement. Et sur le plan social, ces familles ont compris que les jeunes femmes qui se prennent en charge ont plus de chances de trouver un mari en ces temps durs o� on doit travailler � plusieurs pour joindre les deux bouts. La vie facile des nantis Le march� locatif en Alg�rie est totalement libre. Il n'ob�it � aucune r�glementation. C'est � celui qui sait tirer son �pingle du jeu et il faut faire attention aux arnaques qui sont l�gion. C'est un filon en or, une source d'enrichissement facile. Surestimation des honoraires des biens immobiliers, absence de relations contractuelles avec le client, fraude fiscale. Ce march� est une p�taudi�re. L'Etat reste d�sesp�r�ment absent. Certains qui construisent leurs villas avec des locaux commerciaux au rez-de-chauss�e n'h�sitent pas � exploiter la mis�re des gens pour en faire un fonds de commerce. A Bordj-El- Bahri, El-Hamiz et en des lieux � forte concentration commerciale, des niveaux de villas en cours de construction sont lou�s au noir � des ouvriers, des t�cherons et des man�uvres. Ce sont des travailleurs qui viennent des villes int�rieures et des wilayas limitrophes pour travailler sans aucune protection sociale. Pour 2 000 DA � 3 000 DA, on s'entasse � plusieurs dans quatre murs, sans eau ni �lectricit�. L'hiver de cette ann�e plonge ces habitations dans la gadoue. Les travailleurs acceptent ces conditions difficiles car ils n'ont gu�re le choix. En entamant notre enqu�te, nous avons appris l'existence de pratiques des plus curieuses. Des logements sont lou�s � la journ�e pour un montant de 10 000 DA. Ce sont des appartements situ�s dans les quartiers r�sidentiels de la capitale qui servent d'escale � des �trangers, des hommes d'affaires qui y concluent des transactions loin des badauds et en dehors des h�tels chics. Des hommes mari�s volages et riches d'Alger ou qui viennent parfois de l'int�rieur du pays �r�servent� ces appartements pour se �distraire �. Ils louent aussi � l'ann�e sauf que, dans ce cas-l�, ils payent moins. Des �migr�s, que le change avantage, y trouvent aussi leur bonheur pour passer quelques jours au bled pour ne pas aller chez la famille. Salah, qui fait dans ce business ne travaille plus avec �les pauvres� comme il dit. �J'ai arr�t� les apparts � 15 000 et 18 000 DA, je perds un temps fou dans les d�placements, les clients trop regardants sur les prix sont fatiguants et jamais contents. J'ai de gros clients, quatre appartements haut standing au Debussy, Val d'Hydra, Sacr�- C�ur et Sidi-Yahia. Je gagne ma vie rien qu'on les louant sans contrat pour deux jours, une semaine ou 15 jours�. Ces appartements sont � vous ? demandons-nous. Il r�plique avec d�sinvolture �Celui de Debussy est � moi, les trois autres appartiennent � de hauts responsables.� Il n'en dira pas plus, nous savons au moins qu'il y a �des Alg�riens d'en haut� qui louent pour le plaisir. Ce qui n'est pas le cas de la majorit�. Salah sait vendre ses produits. �C'est fou ce que certains nouveaux riches sont capables de d�penser pour leur confort (rires). Le magnifique studio de 55 m2 situ� au Val d'Hydra est sublime, cuisine am�ricaine et vue imprenable. A l'ann�e, je le loue pour 45 000 DA le mois.� Les appartements et les villas haut standing, avec l'arriv�e des investisseurs �trangers, sont lou�s en euros. Crise de logement ou mauvaise gestion ? Le 5e recensement g�n�ral de la population et de l'habitat est pass� pratiquement inaper�u sur une v�rit� qui donne froid dans le dos et atteste de l'ampleur de la gabegie, la corruption et la mauvaise gestion qui caract�risent le secteur de l'habitat en Alg�rie. Les donn�es statistiques du parc logements de cette ann�e ne souffrent aucune �quivoque. Sur un total de 6 748 057 logements constituant le parc national, 5 244 947 logements sont habit�s. Soit 1 503 710 de logements inhabit�s. Il y a un exc�dent de logements et non un d�ficit, comme on a tendance � le faire croire. Une fausse crise de logement exacerb�e par la sp�culation, un business qui rapporte gros. Sans doute aussi gros que les importations, le banditisme et le trafic de drogue. Sur le tableau r�capitulatif du parc logements fourni par l'ONS, nous avons tent� de trouver un quelconque d�ficit, en vain. Dans les 48 wilayas du pays, des logements restent d�sesp�r�ment inoccup�s. M�me la ville de Chlef qui vit au rythme d'�meutes cycliques dues en grande partie au probl�me de relogement des sinistr�s dispose de logements vides. Cette r�gion, lourdement �prouv�e par le terrorisme et les catastrophes naturelles, d�tient un parc de 173 883 logements. Sur ce nombre, 139 410 logements sont habit�s contre 34 473 inhabit�s. Quant � la capitale, elle dispose d'un parc de 638 804 logements dont 508 775 sont habit�s et 103 029 inhabit�s. Idem pour les grandes villes. Alors o� se situe la faille ? Il est vrai que tout le monde fait la m�me r�flexion dans la rue. L'Etat d�pense des fortunes colossales dans le secteur de l'habitat qui repr�sente 2% du PIB, les lois de finances compl�mentaires ne sont jamais d�nu�es d'enveloppes suppl�mentaires pour construire plus de logements et faciliter leur acquisition mais la crise de logement n'est toujours pas r�sorb�e. Il semblerait m�me qu'elle se complique de plus en plus. Un jour on accuse les EPLF de faillir � leur mission en semant la panique chez les acqu�reurs qui ont pay� rubis sur l�ongle leurs futurs appartements, une autre fois, c'est l'AADL qui est dans le collimateur en annon�ant � demi-mot sa disparition. C'est dire que le gouvernement t�tonne et peine � trouver des solutions idoines. Seront-ils les lampistes qu'on sacrifie � chaque fois qu'on est appel� � rendre des comptes ? Il faut le croire. Pourtant, gr�ce � ces deux dispositifs, on a bien servi la junte � coups d'injonctions et de r�quisitions. Les rapports � ce sujet ne manquent pas. Celui des EPLF que Le Soir d'Alg�riea publi� (au mois de septembre dernier) mentionne les travers de la politique en mati�re d'habitat concernant ce promoteur public. Nous nous sommes rendus sur le terrain pour voir de visu certains immeubles dont on a appris par ou�-dire la vacance. Nous avons constat� que beaucoup d'entre eux, aussi bien au c�ur de la capitale, dans ces immeubles cossus datant de l'�poque coloniale appartenant � l'OPGI comme dans les banlieues o� d'anciennes for�ts et vallons ont subi des coupes franches pour leur construction, sont inhabit�s ou occup�s par quelques personnes. A Sa�d- Hamdine, Bordj-El-Kiffan (premi�re grande agglom�ration), El- Achour, Baba-H'sen, Birtouta, Beni-Messous, pour ne citer que ces quartiers d'Alger, des appartements finis dont on ignore les noms des propri�taires sont inoccup�s. Et pourtant, ce sont des logements appartenant � l'Etat, tous promoteurs confondus : (EPLF, Cnep, OPGI et LSP). Pour ceux qui ont l'habitude de prendre l'autoroute, que ce soit du c�t� ouest ou est, ils ont d� remarquer des immeubles � perte de vue qui grignotent chaque jour des terrains vagues d�pouill�s de leur verdure, lesquels en d�pit du fait qu'ils soient finis, ne montrent aucun signe de vie en leur sein. Au mois d'ao�t dernier, l'actuel Premier ministre, alors chef du gouvernement, annon�ait la mise en place d'une commission interminist�rielle charg�e d��laborer des propositions contre le ph�nom�ne des logements inoccup�s. L�objectif recherch�, a-t-on pr�cis� �est de pr�parer le terrain � des op�rations de contr�le � travers le territoire national quant aux logements attribu�s de mani�re douteuse et exploit�s � des fins parasitaires �. Cette structure r�unit des repr�sentants des minist�res de de l�Int�rieur, de l�Habitat et de la Justice. Il �tait question que le gouvernement trouve �les instruments requis, y compris l�gislatifs et incitatifs, pour mettre un terme � la subsistance d�un important parc de logements inoccup�es, acquis ou lou�s aupr�s de l�Etat, ou r�alis�s avec un soutien public alors que le d�ficit national de logements demeure sensible�. En outre, �un fichier national du logement est cens� consigner l�ensemble des d�cisions d�attribution de logements sociaux ou d�aide de l�Etat, regroupant les logements publics locatifs, les logements sociaux-participatifs, les logements c�d�s dans le cadre de la location-vente, des terrains � caract�re social ainsi que les aides de l�Etat attribu�es pour l�achat ou la construction d�un logement�. Ira-t-on jusqu'au bout de ce processus qui doit prendre deux ans, sachant que les d�tournements de logements ob�issent aux crit�res du n�potisme, du passe-droit et de la �chipa�, des pratiques qui gangr�nent l'administration. Certaines personnalit�s se sont all�grement servies en s'accordant des logements pour eux et pour leurs proches quand ils occupaient des postes sup�rieurs et m�me que certains y sont toujours. C'est un secret de Polichinelle, cependant, personne n'ose les identifier ouvertement. Bien que les autorit�s reconnaissent en haut lieu �le ph�nom�ne� des logements inoccup�s, aucune mesure concr�te n'a �t� prise pour le juguler. Il y a un parc important qui n�est ni vendu, ni exploit� sous forme de location. On parle de dispositions apport�es dans ce domaine pour permettre la mise sur le march� locatif des logements dormants. Il �tait question que la Cnep et l'OPGI participent � cet effort pour soulager les fonctionnaires et autres salari�s du secteur priv�. S'agissant de la vente, on continue � traiter les demandes de logement en mati�re d�apport personnel de mani�re uniforme. Et m�me les formules comme �la promesse de vente� pour l'acquisition d'un logement ainsi que le recours au financement par les banques se heurtent � l'envol�e des prix, notamment dans les agglom�rations chefs-lieux (ACL). L'Alg�rie est sans doute le pays du paradoxe et de la contradiction. L'argent coule � flots, des r�serves de change attirent les �affairistes� de tout acabit, des capitaux stagnent dans les banques mais les citoyens vivent une mis�re � tous les niveaux. Ils constatent, impuissants, l'existence d'immeubles vides alors qu'ils sont ruin�s par la location.