Le tracé de la pénétrante passera par 13 communes concernées par cette opération d'expropriation pour laquelle un budget de 8,1 milliards de dinars a été réservé. Le groupe chinois CRCC, en charge avec Sapta, de la réalisation de la pénétrante autoroutière de Béjaïa, est à pied d'œuvre depuis le 27 avril dernier, date de la visite du Premier ministre dans la wilaya. Appelés à la hâte pour les besoins de la venue de M. Sellal, les Chinois ont engagé des travaux en vertu d'un marché accordé de gré à gré, mais un problème les empêche de faire des achats, d'acquérir du matériel et d'acheminer par voie maritime à partir de la Chine, faute de justificatif. La raison en est que le marché n'est pas encore signé à ce jour, apprenons-nous de source officielle. 138 expatriés chinois (sur une première liste de 320 travailleurs), des cadres dans leur majorité, 200 Algériens recrutés jusque-là (parmi 662 emplois de départ) et 227 engins sont sur le terrain. Entre Amizour et Timezrit, 21 km ont été ouverts en terrassement et 14 autres le seront tout prochainement à Aït Rzine et Boudjellil. Cinq bases de vie sont en construction et quatre autres le seront prochainement à proximité du tracé de la pénétrante. Le chantier de la pénétrante vient d'entrer dans la phase délicate des indemnisations avec l'affichage, depuis quelques jours, des noms des expropriés et des détails des terrains et autres biens concernés au niveau de dix communes (Semaoune, Amizour, Timezrit, Fenaïa El Maten, Souk Oufella, Seddouk, Akbou, Amalou, Aït Rzine, Boudjellil). Le tracé de la pénétrante passera par 13 communes concernées par cette opération d'expropriation pour laquelle un budget de 8,1 milliards de dinars a été réservé. Le travail des experts est en cours pour achever les évaluations concernant le reste des expropriés au niveau des trois autres communes à savoir Béjaïa, Tala Hamza et Oued Ghir. Sa crédibilité étant entamée par les retards enregistrés dans le lancement de ce vieux projet, l'administration semble vouloir avancer coûte que coûte et donner un gage d'assurance à l'opinion publique. Preuve en est que les premières indemnisations seront versées dans les tout prochains jours, bien que l'évaluation ne soit que provisoire. «Faites les arrêtés et je les signerai dans la seconde qui suit. Qu'on commence par payer le premier exproprié», a ordonné le wali lors d'une réunion de travail avec l'exécutif, le 11 septembre. Cet empressement apparaît alors qu'une objection s'est élevée dans les rangs de l'exécutif : le caractère provisoire de l'évaluation n'a pas échappé à la direction des domaines. «L'opération n'est pas encore définitive. L'enquête parcellaire est provisoire», a objecté, lors de la même réunion, le directeur des domaines. Ce qui ne devrait pas permettre, selon lui, de procéder, à cette étape de la procédure, au paiement des indemnisés. «Nous avons l'habitude de travailler avec des arrêtés modificatifs. S'il y a des erreurs, nous sommes là pour les rectifier», a rétorqué le directeur des travaux publics, apportant de l'eau au moulin du wali qui exhorte son équipe à «travailler avec la loi et l'esprit de la loi». Un wali visiblement sous une pression plus forte que d'ordinaire. Inhabituelle même ! Ses propos en sont le baromètre. «Le dossier de la pénétrante est suivi par le Premier ministre lui-même. Je serai sans pitié au sujet de cette autoroute ; je veux un compte rendu quotidien», a exigé le wali, comme pour faire partager à son exécutif le poids de la pression. Pourtant, pour le moment, aucune opposition n'a été signalée sur les 21 kilomètres ouverts, sauf peut-être celle naissant autour de l'exploitation probable par CRCC de la mine de Toudja, là où existe un site de 20 ha «difficile d'exploitation». Les Chinois ont demandé d'exploiter aussi le site d'agrégats de Gueldamane, dans la commune d'Amalou, et de disposer de 9 sites pour le stockage des agrégats, dont 12 millions de mètres cubes de remblais. Le chantier aura besoin de quelque 6,2 millions de tonnes d'agrégats alors que la production locale est d'à peine 2 millions de tonnes. Concernant les sablières, les Chinois de CRCC ont porté leur intérêt sur deux tronçons de l'oued Soummam (de 21,5 km et 17,5 km). Pour contourner l'interdiction d'exploitation en vigueur, les autorités réfléchissent à la possibilité de leur octroyer une autorisation d'extraction mais seulement pour les besoins de dragage de ces parties d'oued.