Karim Achoui, star déchue du barreau parisien, a fait face, mardi, devant la cour d'assises de Paris à six malfaiteurs jugés jusqu'au 4 octobre pour avoir tenté de l'assassiner le 22 juin 2007, alors qu'il quittait son cabinet. Paris. De notre correspondant Toujours combatif, l'ancienne coqueluche, partie civile, voulait un procès retentissant. Karim Achoui, qui croit à un complot policier contre lui, estime que l'enquête a été biaisée. «Il était tellement important pour les enquêteurs d'écarter la piste d'une complicité policière qu'ils se sont empressés de sacraliser une autre théorie.» Il reproche à l'instruction d'avoir présenté cette affaire comme un règlement de comptes entre membres du «milieu», dont lui-même, et écarté une éventuelle complicité policière. La tentative d'assassinat de l'ex-avocat Karim Achoui remonte à 2007. Le 22 juin, peu avant 22h, Karim Achoui, avocat pénaliste médiatique, qui s'était fait une réputation en défendant des figures du milieu, a été atteint de deux balles de gros calibre alors qu'il venait de quitter son cabinet du boulevard Raspail (Paris VIIe). Parmi les accusés au procès figurent Djamel Hakkar, membre d'une famille d'origine algérienne impliqué dans le trafic de stupéfiants et soupçonné d'être le commanditaire d'un meurtre lié, selon des policiers, à une dette. Rudy Terranova, un «corso-islamiste», est accusé, pour sa part, d'être le tireur. Toutefois, les six protagonistes nient leur implication et les rares témoins se sont rétractés. S'il affirme avoir reconnu le passager casqué d'un scooter qui lui aurait tiré dessus, ainsi que le conducteur, Karim Achoui estime que les quatre autres prévenus ne sont pas impliqués dans la tentative d'assassinat. «J'ai le sentiment qu'à part le tireur et le conducteur, qui est l'un de ses proches, les quatre autres accusés n'ont pas grand-chose à faire dans ce dossier», dit l'ancien avocat, aujourd'hui président de la Ligue de défense judiciaire des musulmans (LDJM). Karim Achoui, 45 ans, s'est préparé au procès en tournant la bande-annonce d'un film en projet sur sa propre histoire, celle d'un avocat pénaliste soupçonné d'être proche du milieu et victime d'une tentative d'assassinat. L'histoire, adaptée de son livre Un avocat à abattre, doit être réalisée par Bibi Naceri, le frère de l'acteur Samy Naceri. Surnommé «l'avocat du milieu», Karim Achoui est un fils d'immigrés kabyles, né à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Après un début de carrière remarqué, il avait obtenu des succès en défendant des figures du grand banditisme, comme les frères Hornec et Antonio Ferrara. Il a cependant été condamné en 2008 par la cour d'assises de Paris à une peine de sept ans de prison pour complicité de tentative de meurtre, complicité d'évasion d'Antonio Ferrara et association de malfaiteurs. Il a été finalement acquitté en appel en 2010 et relaxé en 2012 dans une affaire de menaces et violences sur son épouse. Il a été radié du barreau en janvier 2011 pour avoir employé deux personnes sans les déclarer. La Cour de cassation a rejeté son pourvoi en 2012. Il a depuis déposé une demande auprès du barreau d'Alger.