Trois mois après l'opération de relogement des familles sinistrées relevant de la circonscription administrative de Hussein Dey à Bentalha, ces dernières se soulèvent contre l'exiguïté des habitations de type F2. Les contestataires, qui ont pris attache avec notre rédaction, affirment que sur 23 recours acceptés par la commission de wilaya, seuls 16 recours ont eu l'accord définitif de la wilaya « sans tenir compte des réalités des familles », attestent les sinistrés. « Nous avons attendu plus d'un mois avant que la réponse de cette commission ad hoc nous parvienne. Les responsables nous ont demandé de compléter le dossier en y incluant les fiches familiales de nos enfants mariés, vivant avec nous sous le même toit », signalent-ils. Le nombre de recours accepté dans la circonscription précitée n'est que de 7 sur une centaine, indiquent-ils. Les familles relogées dans la cité des 700 Logements de Bentalha, qui a accueilli quelque 556 familles, affirment qu'ils opteront, le cas échéant, pour la « manière forte ». A les entendre, les 106 habitations qui restent toujours vacantes seront ainsi « squattées ». Pour eux, les sinistrés de la commune d'El Harrach sont « mieux lotis qu'eux, puisqu'ils ont vu leurs problèmes réglés, alors que nous, on nous fait attendre plus d'un mois ». Par ailleurs, l'un des protestataires, à qui la wilaya a « octroyé » un F2, a tenu à dénoncer les critères adoptés par la commission de wilaya. « Mon recours n'a pas été pris en considération alors que 7 familles de ma circonscription ont vu leurs recours acceptés. Le jour même, j'ai tenu à porter mes doléances au wali d'Alger, venu sur place qui m'a assuré de son soutien. Depuis ce jour, j'attends toujours la réponse. Je vis avec mes cinq enfants et leur maman dans un F2, alors qu'auparavant, je bénéficiais de 3 chambrettes dans mon ancien chalet », lâche ce sinistré originaire de Sidi M'hamed. Le wali délégué de Hussein Dey, M.Boucetta battra en brèche les dires des contestataires. Pour lui, ces derniers doivent donner des preuves massues sur le nombre de leur famille le « jour du séisme ». « Quelque 19 sinistrés du séisme, dont les bâtisses ont été démolies, bénéficieront prochainement de logements », a indiqué M. Boucetta. En revanche, des familles habitant, depuis plusieurs années, le quartier la Cité, à Baba Ali, et relogées jeudi dernier, ont tenu à contester l'étroitesse des habitations qu'on leur a cédées à la cité des 193 Logements. Un des contestataires avoue que L'OPGI de Dar El Beïda « a trouvé la parade pour contourner la directive du président de la République en aménageant des appartements de type F1 en F2 ». Selon lui, le salon de l'appartement a été supprimé pour en faire une seconde chambre. Contacté, le président d'APC de Birtouta s'en défend et jette, pour sa part, la balle à la direction de L'OPGI, en qualité de maître d'œuvre. Il rappellera que 93 familles originaires de la Cité ont été relogées. 22 d'entre elles l'ont été à Ouled Fayet, Souidania, Douéra et Tassala El Mardja. Pour sa part, le directeur du logement de wilaya tient à réfuter les allégations des protestataires : « Selon la nomenclature, dont nous avons eu connaissance, il ne peut s'agir de F1 réaménagé. Quant à leur exiguïté, c'est une autre affaire », atteste le responsable. Il est utile de rappeler qu'au cours de la conférence organisée, à la veille de l'opération de relogement des sinistrés, le 16 février dernier, M. Berrimi, chef de cabinet du wali, a fait remarquer que les 20% de F2 seront occupés par des familles de moins de 5 membres. Les ménages, dont le nombre de personnes est égal ou supérieur à 7 membres, seront recasés dans des appartements de type F4, alors que les F3 seront accordés aux familles, dont le nombre dépasse les 5 membres. Dans ce contexte, le directeur du logement indiquera que les logements de Baba Ali ont été construits bien avant que le président de la République ne décide de les « bannir ». « Le taux d'occupation des logements (top) sera respecté », s'est écrié le directeur du logement. Les griefs des relogés de l'opération du 16 février dernier ont porté sur ce type de logements qui font perdurer les familles sinistrées dans une promiscuité décriée par les autorités elles-mêmes. Par ailleurs, les quatre autres tranches annoncées par le wali tardent à venir. Les services de ce dernier ont annoncé que sur les 4200 familles sinistrées du séisme, il reste environ 1400 autres à reloger. Ils indiqueront également que depuis le séisme pas moins de 2000 familles ont été recasées.