Les enquêtes effectuées par les services agricoles avec l'Inspection générale des finances (IGF) commencent à porter leurs fruits. Il a été constaté que 8% du soutien de l'Etat n'ont pas été utilisés dans une activité agricole, mais à d'autres fins. C'est du moins ce qu'a révélé le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Saïd Barkat, lors de son passage, hier, à l'émission « Forum de l'ENTV ». Le montant du soutien de l'Etat, depuis 2000 à nos jours, n'a pas dépassé les 101 milliards de dinars, a-t-il ajouté. Près de 110 000 exploitations agricoles ont été contrôlées sur 360 000 existantes. Le ministre estime qu'il n'y a pas lieu d'être alarmiste, soulignant que le financement se fait de telle façon à réduire au maximum les pratiques frauduleuses. Chaque exploitation n'a reçu qu'environ 67 millions de centimes, a-t-il signalé. Il a souligné que les subventions versées par les pouvoirs publics pour le développement du secteur agricole n'excèdent pas les 7% alors qu'en Europe, il est de plus de 40%. Dans ce contexte, le ministre a déploré le fait que les banques hésitent à financer des investissements agricoles alors qu'on compte quelque 160 000 exploitations bancables. Pour Saïd Barkat, l'agriculture a plus que jamais besoin d'une banque spécialisée dans le domaine. Sur la question du foncier, il a indiqué que certaines terres agricoles ont été sacrifiées sur l'autel de l'utilité publique. Les autorités n'avaient pas d'autres choix que d'avoir recours à ce procédé pour la réalisation des projets d'ordre social. Une commission nationale a été mise en place avec l'accord du gouvernement pour vérifier sur le terrain s'il est réellement nécessaire de détourner les terres agricoles de leur vocation. Pour ce qui est des terres détournées par des particuliers, notamment sur lesquelles on a érigé des constructions illicites, le ministre a avancé que la justice s'est saisi de ces cas et les contrevenants répondront de leur acte devant celle-ci. D'ailleurs, le tribunal de Chéraga (Alger) a procédé à la convocation de plusieurs personnes, a-t-il indiqué encore. Il n'a toutefois pas communiqué de chiffres, laissant le soin au département de Tayeb Belaïz de donner plus de détails sur le sujet. Par ailleurs, l'invité du forum de l'ENTV a affirmé que la production agricole, dont la valeur est de plus de 8 milliards de dollars, a enregistré un excédent de 20% en 2005. L'Algérie gagnerait à exporter ce surplus, a-t-il poursuivi. Les exportations de produits agricoles ont atteint les 160 millions de dollars en 2005, a-t-il noté. La production de manière générale a augmenté de 40%. Le ministre a attribué ce résultat au Plan national pour le développement de l'agriculture (PNDA) qui en est à sa sixième année. Ce programme a permis la création d'environ un million d'emplois, a-t-il affirmé. La surface agricole utile a augmenté de 6%.