Photo : Sahel Par Faouzia Ababsa Il semblerait que le ministère de l'Agriculture ait tiré les enseignements et autres leçons du scandale de la concession générale agricole. C'est en tout cas ce qu'a laissé entendre Rachid Benaïssa jeudi, alors qu'il répondait à l'interpellation d'un député sur le pourquoi du gel de 9 projets de mise en valeur des terres agricoles, notamment dans la wilaya d'El Oued. Le ministre a indiqué que la décision du gel a été prise sur recommandation de l'inspection générale des finances. De plus, a encore ajouté le ministre, «les entreprises chargées de délimiter les périmètres à mettre en valeur sont actuellement poursuivis en justice». Certains de leurs directeurs sont en détention provisoire. L'IGF, on s'en souvient, avait diligenté une enquête sur la concession générale agricole à l'issue de laquelle le scandale a éclaté. Elle a, en effet, conclu à des détournements de fonds, corruption, violation du code des marchés publics dans lesquels sont impliqués beaucoup de responsables. Une situation dont a hérité le successeur de Saïd Barkat à la tête de ce département et dont la concession générale agricole (CGA) en dépend. D'ailleurs, les 500 travailleurs de la CGA sont sans salaire depuis plus de 4 mois, conséquemment à ce gel, en ce sens que la concession est le prestataire de services du ministère de l'Agriculture. Rachid Benaïssa a également affirmé devant l'Assemblée populaire nationale que les inspections et les enquêtes sur cette question sont systématiques. Car il s'agit d'assainir une situation désastreuse. Aussi, dès qu'un projet est jugé fiable et ne comporte aucune anomalie, il est immédiatement relancé. Sur un autre registre, Rachid Benaïssa a précisé qu'il n'était pas question de remettre en cause le crédit saisonnier «RFIG». L'Etat a d'ailleurs déboursé pour ce faire 7,5 milliards de dinars. Pour le représentant du gouvernement, ce crédit a porté ses fruits, puisque un peu plus d'une année après sa mise en œuvre les résultats sont là. La production agricole a connu des records, notamment en matière de céréales. Pour rappel, «RFIG» est un crédit accordé aux producteurs agricoles et transformateurs. Les intérêts sont pris en charge par la tutelle. Le ministre de l'Agriculture a annoncé la prochaine mise en place d'un autre crédit qui sera à caractère mutuel rural. Son entrée en vigueur est pour le moment tributaire de l'accord de la Banque d'Algérie. Il s'agit également de réactiver la CNMA qui a connu, rappelons-le, beaucoup de tumultes au point où d'aucuns préconisait sa dissolution. Mais aussi le maintien de l'ensemble du dispositif mis en place depuis l'année dernière à l'effet d'encourager les agriculteurs. Concernant la création d'un conseil de déontologie pour les vétérinaires, Rachid Benaïssa a indiqué qu'il ne s'y opposait pas, pour peu que les concernés veulent bien s'y pencher et que cela se fasse par étapes.