Subissant de nombreuses contraintes dans leur vie quotidienne, les villageois ont lancé un cri de détresse suite à une coupure d'eau ayant duré près d'un mois. La localité d'Ath Hamdoune, dans la commune d'Aghbalou, à l'est de Bouira, vit dans la désolation totale. Ce village de plus de 4.000 habitants, qui endure une marginalisation dans plusieurs domaines, n'a ni routes praticables, ni eau potable, ni écoles dignes de ce nom. Ses habitants ont lancé un véritable cri de détresse après avoir été privés d'eau potable durant près d'un mois. Même les fontaines publiques où ils ont l'habitude de s'approvisionner en pareille situation ont tari. «On a sollicité les élus locaux pour nous envoyer un camion citerne d'eau dont dispose l'APC pour nous secourir, mais on a reçu un refus catégorique du maire, qui argue que la citerne est destinée pour le lycée et les autres écoles en cas de besoin», nous dira Smail Chia, membre du comité du village Ath Hamdoune. La souffrance des villageois n'a pas de limite ; aucun volet de la vie quotidienne ne fonctionne. Exemple de l'école primaire, construite en 2007 à coup de milliards, puis dotée d'une enveloppe financière supplémentaire pour son achèvement et disposant de toutes les commodités, n'a jamais accueilli un seul élève. Elle a été certes transformée en une annexe pour le CEM, mais concrètement rien n'a été fait. Actuellement, elle est dans un état de dégradation avancée, a-t-on constaté. Tous les équipements de cet établissement ont été saccagés par des bandes de délinquants qui l'ont transformé en un refuge nocturne. «Cette école, située dans un coin isolé, a été abandonnée à son sort et n'a même pas de gardien. La DJS a décidé de la transformer en un centre de jeunes en promettant de l'équiper en tous moyens une fois la délibération de l'APC d'Aghbalou aura approuvé le transfert. Malheureusement, la DJS nous a informé qu'elle n'a reçu aucun avis de la mairie dans ce sens. Présentement, nous ne savons même pas à qui appartient cet édifice», diront les notables du village. Pire encore, la structure de l'ancienne école primaire du village a été réformée sur un PV. Elle n'a plus donc droit d'ouvrir ses portes pour la rentrée scolaire. Malgré cela, elle a été ouverte. «Personne n'est intervenu malgré nos appels aux autorités. Une mare d'eau et de boue mélangée à une fuite d'assainissement, bloque l'accès à cette école et au centre de santé juste en face», dira Smail Chia. Récemment, les parents d'élèves ont fermé cette école à cause de toutes ces anomalies pour exprimer leur mécontentement. Cependant, c'est toujours la sourde oreille chez les autorités concernées. «Le P/APC n'a pas daigné se déplacer sur les lieux», déplorent encore les notables du village. Quant aux collégiens d'Ath Hamdoune, ceux-là doivent faire chaque jour 8 km à pied pour rejoindre le CEM d'Ivahlal, une localité voisine, en traversant des maquis, sachant que le transport scolaire est inexistant. En 2005, tout l'exécutif de la wilaya de Bouira avait été reçu au niveau du village pour lui faire part des carences. «Ils ont constaté et écouté nos revendications. Tous les membres de l'exécutif ont pris des engagements sur place. Mais, finalement, après tant d'années d'attente l'espoir s'est transformé en une déception de plus», regrettent les mêmes habitants. À l'intérieur du village, aucune piste ni sentier n'ont été aménagés. L'accès est difficile même aux piétons. «Les routes sont impraticable, malgré les promesses faites par l'APC de les aménager juste après le passage du gaz de ville», nous a-t-on confié encore. Face à la sourde oreille des autorités, les villageois ont décidé d'organiser une collecte d'argent pour acquérir des matériaux de construction en vue d'aménager cette route à l'entrée du village sur une centaine de mètres. Le cimetière des 82 chahids issus du village est lui aussi dans un état lamentable. «C'est une insulte à la mémoire de nos chouhadas», dira un fils de Chahid rencontré sur les lieux. Les habitants d'Ath Hamdoune réitèrent leurs appels aux pouvoirs publics pour se pencher sérieusement sur leurs problèmes.