L'Algérie, tout comme d'autres pays dépendant des hydrocarbures, doit agir en priorité pour diversifier son économie, sous peine de subir de sévères chocs de baisse de revenus pétroliers. La mise en garde vient du Fonds monétaire international (FMI) et fait suite à un constat peu rassurant sur le contexte économique mondial et les graves perturbations qui peuvent en découler sur l'équilibre du marché pétrolier. Dans un rapport sur les perspectives économiques mondiales, publié hier et repris par l'APS, l'institution de Bretton Woods indique ainsi que la faible demande mondiale en pétrole et les perturbations de l'offre pétrolière se sont traduites par une baisse de la production de pétrole dans les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord (région MENA), dont bien sûr l'Algérie. Le FMI estime en ce sens que ces pays doivent désormais veiller prioritairement à renforcer leur résistance à d'éventuels chocs de baisse de leur revenus pétroliers, tout en œuvrant à diversifié leurs économies. Durant la première moitié de l'année en cours, note la même institution, la croissance dans la plupart des pays exportateurs de pétrole du MENA s'est «considérablement ralentie», en conséquence à la baisse de la production pétrolière. Dans l'ensemble, avance le Fonds, la production des hydrocarbures de la région devrait être en baisse de 1% en 2013. Aussi, selon le FMI, les risques sont bien réels sur les perspectives économiques à court terme dans la région MENA, même si l'on s'attend à une hausse de la croissance mondiale en 2014 et une reprise de la production de pétrole. Les pays de la région, est-il ainsi préconisé, doivent garder à l'esprit qu'une croissance «durable» et «équitable» à moyen terme dépend «de l'amélioration de l'environnement sociopolitique, de la stabilité macroéconomique, de la diversification économique et d'une création accélérée d'emplois». Dans ses prévisions à court terme, le Fonds monétaire international va jusqu'à avertir qu'une demande pétrolière mondiale plus faible, en cas notamment d'une éventuelle poursuite du ralentissement dans les pays émergents, ou une hausse plus rapide que prévue de l'offre pétrolière hors OPEP, «pourrait exercer une pression à la baisse sur les prix du pétrole et la croissance dans les pays exportateurs de pétrole de la région MENA». Une forte baisse des prix du pétrole, prévient le FMI, «pourrait mettre un grand nombre de pays exportateurs de pétrole de la région en situation de déficit budgétaire». L'Algérie, qui voit déjà s'évanouir dangereusement ses excédents financiers, reste donc très exposée à de nouveaux chocs extérieurs. Pour y faire face, le FMI recommande notamment de tout mettre en œuvre pour instaurer un meilleur climat des affaires, garantir une formation de qualité et, surtout, favoriser l'esprit d'entreprise pour «stimuler la croissance du PIB non pétrolier et réduire la dépendance aux revenus pétroliers». A noter que dans ses prévisions sur l'économie algérienne pour 2014, le FMI table sur une croissance du PIB de 3,7%, un taux d'inflation de 4,5% et un taux de chômage de 9,8%.