Le Cnapest dénonce ce qu'il appelle le mépris du ministère de l'Education nationale. Selon le syndicat, le taux de suivi de la grève a dépassé les 80% dans les lycées. L'«école buissonnière» continue pour des milliers d'enfants et adolescents algériens, sur fond de «guerre des chiffres» entre les deux parties. La grève du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) a ainsi été maintenue pour une deuxième journée consécutive hier, et risque de se poursuivre aujourd'hui. «Au vu du mépris affiché par le ministère de tutelle, la journée renouvelable, qui s'est donc mutée en grève illimitée conditionnée à l'ouverture d'un dialogue, sera réitérée. Et ce, en sus du sit-in que nous observerons devant le ministère», affirme Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapest. Le ministère minimise Le mot d'ordre a été respecté «à des proportions satisfaisantes», poursuit-il. «Les taux nationaux de suivi sont sensiblement les mêmes que ceux de lundi. Dans les lycées, il a été enregistré de 85 à 90%, tandis que dans les CEM et les écoles primaires, la moyenne est respectivement de 20% et 10%», explique M. Boudiba. Le ministère de l'Education nationale minimise, quant à lui, l'impact de ce mouvement dans les établissements scolaires. Et l'écart est de taille, puisque le ministère de tutelle avance un taux de suivi qui frôle à peine les 7%. «Sur la base des informations qui nous sont parvenues de l'ensemble des directions de l'éduction de par le territoire national concernant le suivi de la grève à laquelle a appelé le Cnapest, son taux a été d'une moyenne de 6,77% à l'échelle nationale pour la journée du lundi 7 octobre», avance un communiqué du ministère de l'Education nationale. «Ce taux est divisé selon les paliers de l'éducation, comme suit : 0,33% dans les écoles primaires, 1,84% dans le cycle moyen et 26,37% dans les lycées», explique la tutelle, qui «réitère» que ses «portes restent ouvertes à tous les partenaires sociaux afin d'œuvrer à la stabilité socioprofessionnelle et pédagogique pour tous». «manipulation» Si le syndicat gréviste ne s'attarde que peu sur cette «manipulation», il juge tout de même l'attitude de la tutelle «irresponsable». «Selon leurs déclarations, le taux de suivi n'est que de 6%. Ce pourcentage devrait, normalement, être suffisant pour les faire réagir ! Car 6% de professeurs grévistes, cela équivaut à quelque 480 000 enfants qui n'ont pas cours, qui sont à la rue. Et c'est déjà trop !», interpelle M. Boudiba. «Ce qui est particulièrement malheureux car, au lieu d'ouvrir un dialogue sérieux et concret, ces responsables se lancent dans des manœuvres que seuls les élèves payeront cher», déplore-t-il. Les enseignants du Cnapest exigent une révision du statut particulier des travailleurs du secteur que les syndicats jugent «discriminatoire et truffé de dysfonctionnements», en sus d'autres revendications socioprofessionnelles.