Une patrouille de trois agents de la Garde nationale tunisienne a été accueillie par des tirs alors qu'elle se présentait, hier matin, devant une maison censée abriter des terroristes dans la zone de Dour Ismaïl, près de Tunis. Le chef du poste de la Garde nationale à Gbollat et l'un de ses agents ont été tués sur le coup. Le troisième agent, grièvement blessé, a été transféré vers un hôpital de Tunis. Le groupe terroriste, d'une dizaine d'éléments, selon les riverains, a quitté son repaire et s'est dirigé vers la montagne voisine. La zone a été encerclée par des renforts de l'armée et survolée par deux hélicoptères. Selon une source présente sur les lieux, tout aurait commencé par une information parvenue au poste de la Garde nationale de Gbollat, indiquant que des terroristes avaient trouvé refuge dans deux maisons situées près de la montagne dans la région de Dour Smaïl. Le chef de poste aurait ensuite reçu l'ordre de se déplacer à la tête d'une patrouille afin de vérifier l'information. Cette attaque rappelle le meurtre de l'adjudant Anis Jelassi en décembre dernier, lui aussi sorti pour prospecter une zone susceptible d'abriter des djihadistes selon une information parvenue au poste dans la zone de Fériana. Le village de Dour Smaïl n'est pas l'unique point noir djihadiste aux alentours de Tunis. D'autres cités, comme Douar Hicher, Mornaguia ou Mohamedia, abritent de nombreux militants djihadistes rigoristes, comme l'indiquent les prêches des imams de leurs mosquées chaque vendredi. Deux postes frontaliers au Nord-Ouest ont également été attaqués avant-hier à quelques heures d'intervalle : Faj Hassine et El Mella (près de Ghardimaou) sur la frontière algérienne. Les assaillants ont dû battre en retraite, car ils n'ont pu bénéficier de l'effet de surprise. Par ailleurs, un chef djihadiste de la cité Al Karma à Kasserine-ville est descendu avec ses hommes du maquis de Chaambi la veille de l'Aïd pour rendre visite à sa famille. Le groupe serait resté trois heures dans la cité avant que l'alerte ne soit donnée. La descente des forces spéciales a donné lieu à des échanges de tirs, mais les terroristes sont parvenus à s'échapper.