Examen des moyens du renforcement de la coopération entre la Bourse d'Alger et son homologue de Tunis    Sahara occidental : les dernières décisions de la CJUE doivent être respectées    L'APN prend part à Washington aux travaux du Forum parlementaire mondial 2024    Energies renouvelables: l'Algérie dispose d'un énorme potentiel en matière de production de l'hydrogène vert    Le président de la République reçoit le MAE tunisien    Ghaza: l'OCI condamne les frappes sionistes sur Beit Lahia    Algérie-Tunisie: des relations fraternelles et une volonté commune de préserver la sécurité et la stabilité de la région    Inondations de Nâama : versement d'aides financières pour rééquiper les habitations endommagées    Prix d'Algérie pour la récitation, la déclamation et l'exégèse du Saint Coran: début des éliminatoires locales    Le président de la République préside une réunion du Conseil des ministres    Boxe: Imane Khelif dévoile son parcours sportif et se projette sur l'avenir    CANEX WKND 2024: un appel à la mise en place de nouveaux mécanismes pour le financement et la distribution des productions cinématographiques en Afrique    Campagne de sensibilisation au profit des étudiants sur l'adhésion au système de Sécurité sociale    L'Assemblée générale de l'ONU : La 4e commission adopte une décision réaffirmant le statut juridique du Sahara occidental    Sinwar mort en héros    Déstockage d'importantes quantités pour réguler le marché    Le MC Alger déloge l'O Akbou et s'installe en tête    Centre technique de Tlemcen : une délégation de la FIFA sur place pour évaluer l'avancée des travaux    Kechamli nommé coordinateur général    Une occasion pour l'Algérie de défendre les causes palestinienne et sahraouie    Au cœur des préoccupations de l'Afreximbank    Raccordement de 92 foyers au réseau de gaz naturel dans la localité de Gueraichia    Dernières mises en demeure avant poursuites judiciaires signifiées aux locataires commerciaux    Octobre rose : l'Université s'implique dans la sensibilisation    Cinq secteurs concentrent l'essentiel des dépenses de l'Etat    La censure militaire israélienne impose l'interdiction de publier des informations    M. Assad s'enquiert des efforts de promotion de la langue amazighe    Islam, spiritualité et environnement    Projection du film documentaire ''Retour à Montluc'' de Mohamed Zaoui    Marathon international d'Imedghassen: la 14ème édition a réuni 1.200 coureurs    Clôture de la session de formation pour la qualification du chef scout "Al-Maqdissi"    Tennis de table/Championnat d'Afrique: médaille d'argent pour la paire Bouhenni-Nasri    Appel à enrichir le Grand Musée d'Afrique et à restituer les biens culturels africains pillés    Signature d'un protocole de coopération entre les armées des deux pays    UIP : Des pays arabes boycottent l'allocution du représentant de l'entité sioniste en réponse à l'appel de l'Algérie    La 149e session de l'UIP, une occasion pour l'Algérie de défendre les causes palestinienne et sahraouie    L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Belkhadem ou le portrait d'un barbefélène
Publié dans El Watan le 24 - 05 - 2006

Corps efflanqué, regard austère, front à moitié dégarni et barbe poivre sel, tel est, en quelques mots, l'aspect physique de Abdelaziz Belkhadem.
Cependant, derrière cette forme anémique se cache un « dinosaure » à la peau dure. Belkhadem est nourri, depuis plus de 30 ans, dans les coulisses du régime. Et ce sont ces années qui lui ont permis de se donner la réputation (sombre) d'un enfant du sérail. Abdelaziz Belkhadem est né en 1945 à Aflou, dans la wilaya de Laghouat. Diplômé en Lettres, il exercera, pendant trois ans, dans une inspection des Finances. Mais il était plutôt destiné à une carrière d'enseignant. Mais c'était compter sans les hasards de l'existence. Ce hasard se manifesta au début des années 1970 à l'occasion de la visite effectuée par le colonel Houari Boumediène à Tiaret. Belkhadem, étant connu pour sa rhétorique et son bagou (en langue arabe), les autorités locales le désignèrent pour lire une allocution panégyrique en l'honneur du Président. Emerveillé par ce discours élogieux, Boumediène le « recruta » aussitôt à la présidence de la République. Entre 1972 et 1977 il occupa le poste de directeur-adjoint des relations internationales au Palais d'El Mouradia. En 1977, il a été élu député de Tiaret, région natale d'un autre homme fort du système : Larbi Belkhir. Par la suite, Belkhadem a été réélu plusieurs fois. L'actuel patron du FLN n'a jamais caché ses convictions islamistes. Lors des débats parlementaires de 1984 sur le code de la famille, Belkhadem, assumant publiquement des affinités avec la mouvance islamo-conservatrice, avait fait des pieds et des mains pour l'adoption de cette loi qualifiée d'infâme par de nombreux Algériens. Entre 1988 et 1990, il était vice-président de l'APN. Cependant, la véritable poussée politique de Belkhadem a eu lieu en octobre 1990 avec la démission de Rabah Bitat de la présidence de l'Assemblée populaire. Le poste étant vacant, les décideurs s'étaient mis à la recherche d'un dauphin. Ce fut le général Larbi Belkhir qui proposa le nom de son protégé : Belkhadem. Cette nomination avait été décidée durant une période de bouleversements politiques, qui ont failli détruire les fondements de la République. Les intégristes du FIS dissous avaient, en effet, investi les APC et occupé, par la suite, la place publique. Constatant que la rébellion islamiste allait crescendo, les autorités décrétèrent l'état d'urgence.
Manœuvres et Intrigues
A cette époque, la guerre faisait déjà ses premiers morts. La sympathies de Belkhadem avec les dirigeants islamistes étant de notoriété publique, il était, par conséquent, la personne la mieux indiquée pour servir de passerelle entre les principaux protagonistes, à savoir les décideurs et les dirigeants islamistes. Après la victoire du FIS au premier tour des élections législatives de décembre 1991, le spectre de la guerre civile se précisa de plus en plus clairement. Premières conséquences : l'APN a été dissoute, Chadli destitué et le processus électoral interrompu. Ces trois décisions ne furent pas, bien sûr, du goût de Belkhadem, qui se rangea du côté des islamistes avec lesquels il prit langue. Il fut également en contact avec des « représentants diplomatiques » iraniens accrédités à Alger. Les services de renseignements algériens garderaient toujours un enregistrement reproduisant une discussion entre Belkhadem et l'ambassadeur d'Iran. « Le peuple algérien a choisi la solution islamique, nous saluons cela. Et puis, le régime iranien n'est pas notre adversaire, nous nous glorifions de l'expérience iranienne... », tels seraient les propos tenus par Belkhadem. Depuis, ce personnage à la sensibilité islamiste, n'était plus en odeur de sainteté et ce fut, pour lui, le début de la traversée du désert. L'effacement de Belkhadem a duré de 1993 jusqu'à 1999, date de l'élection de Abdelaziz Bouteflika à la tête de la Présidence. Comme tous les purs produits du parti unique, Belkhadem sait trouver les ressorts pour rebondir. Favorisé par la conjoncture, il commençait à réinvestir timidement le terrain politique. Son discours tantôt islamiste et tantôt réconciliateur, avait grandement contribué à sa nomination, en juillet 2000, comme ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères. Quelles sont les raisons qui ont poussé Bouteflika à propulser cet islamiste déclaré à la tête d'un poste aussi sensible ? Préférence régionaliste, disaient les uns, sensibilité politique, estimaient les autres. Le conflit ayant opposé Ali Benflis à Bouteflika, entre 2003 et 2004, a débouché sur l'éclatement du FLN. Les proches du chef de l'Etat avaient chargé Belkhadem d'une nouvelle tâche : piloter le mouvement de « redressement » du FLN. La mission a été accomplie après une série de manœuvres et d'intrigues. Et c'est ainsi que Belkhadem s'est retrouvé à la tête du parti. Belkhadem sait faire profil bas quand il n'est pas en position de force. Il peut faire des concessions et accepter les seconds rôles. La patience, il en a fait sa devise. Mais dès lors qu'il sent le vent tourner en sa faveur, il en profite pour rebondir. C'est à ce prix qu'on s'incruste dans le cœur du système.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.