Photo : Riad Par Ali Boukhlef C'est un Abdelaziz Belkhadem ragaillardi et bien droit dans son costume de secrétaire général du Front de libération nationale qui s'est présenté, hier matin, devant une presse nationale très enthousiaste à couvrir le rendez-vous.Malgré la fatigue encore visible sur son visage que la barbe poivre et sel ne quitte jamais, le secrétaire général du FLN a donc tenu à présenter les résultats de ce qu'il qualifie «de réussite totale». Et selon lui, il n'y a point de doute : ce rendez-vous organique, organisé les 19, 20 et 21 mars derniers, a tenu ses promesses. «C'est une réussite sur le plan du nombre et sur le plan de la qualité», s'est réjoui celui qui a désormais les coudées presque franches pour diriger ce qui fait office de premier parti politique du pays. Et par «presque», il faut entendre que la responsabilité n'est pas assumée par une seule personne. Le FLN a désormais –ce n'est pas vraiment une première- un président, en la personne du président de la République. Ce dernier n'a pas présenté sa candidature. Il n'a pas été élu, non plus. «Le congrès l'a élu», tranche Belkhadem du revers de la main dès que la question de la légitimité de son mentor est abordée. Pourtant, au premier jour du congrès, il y avait effectivement un militant qui a proposé Abdelaziz Bouteflika –absent- à la présidence du parti. Les applaudissements nourris dans la salle ont suffi à considérer que le vote a eu lieu. Cela n'empêche, le secrétaire général peut brandir les chiffres pour attester la bonne marche des affaires de sa formation politique. On apprend dans la foulée qu'il y a eu, durant ce congrès, 4 056 délégués, 674 participants et 723 invités. Quant aux objectifs fixés, notamment en ce qui concerne la représentativité de la femme et des jeunes au sein des instances dirigeantes, Belkhadem reconnaît que le parti est loin du compte. En fait, ce ne sont que 45 femmes (13 %) à être élues (ou désignées, c'est selon) au nouveau comité central. Les jeunes de moins de 35 ans sont un peu mieux lotis avec 65 membres au sein de ce conseil suprême. Mais le compte est loin des 20% fixés pour chacune des deux catégories. «Nous allons proposer au comité central une formule qui permette aux jeunes de se doter d'espaces qui les rapprochera de la décision», a-t-il affirmé, assurant que le même dispositif sera assuré aux femmes. Quant à la désignation du bureau politique, le secrétaire général estime que «chaque chose en son temps». L'homme ne veut visiblement pas s'attirer d'autres hostilités dans son entourage et veut prendre le temps nécessaire avant d'annoncer la composante de l'instance exécutive du parti. Quant aux questions «essentielles», le secrétaire général pense que son parti «n'est ni conservateur, ni de gauche, ni de droite. Nous somme un parti nationaliste centriste», affirme-t-il. Sauf que cette définition ne règle pas le problème du débat au sein du parti. Un problème soulevé par l'ancien secrétaire général, Abdelhamid Mehri dans une lettre envoyée à Belkhadem. «Je n'ai eu cette lettre qu'hier après-midi. Mais le débat dont parle Mehri n'est pas celui que peuvent mener 5 000 personnes», a-t-il répondu sereinement.Si les résultats du congrès ont occupé une place de choix dans son intervention, Abdelaziz Belkhadem n'a pas omis de se prononcer sur les questions de l'heure. Ainsi, il a affirmé que «la révision de la Constitution n'est pas une urgence». L'urgence, selon lui, est dans «la fonction du contrôle de l'Etat qu'il faut renforcer et dans les problèmes sociaux qu'il faut régler et dont il faut atténuer les tensions». Cependant, le conférencier ne veut plus de couacs au gouvernement. «Nous faisons partie de ce gouvernement, avec lequel nous sommes solidaires. Je dis seulement qu'il y a des problèmes qui demandent des solutions et nous optons, en ce qui nous concerne, pour le dialogue», a-t-il précisé.