Une première dans les annales de l'arbitrage. Un arbitre, international qui plus est, «est suspendu jusqu'à la fin de la phase aller et comparaîtra devant la commission fédérale des arbitres», selon les termes du communiqué publié sur le site de la fédération, sans avoir été préalablement auditionné. Farouk Houasnia, c'est de lui qu'il s'agit, a été sanctionné par anticipation. Plus grave encore, la sanction n'a pas été prononcée par l'organe habilité, à savoir la Commission fédérale des arbitres (CFA). Ce type de sanction est du ressort de qui ? Normalement, ce type de décision relève des prérogatives de la CFA puisqu'il s'agit de la prestation (du rendement) de l'homme en noir au cours d'un match. Dans le cas présent, il s'agit de l'appréciation des décisions prises – ou pas – par l'arbitre en question lors du rendez-vous JSK-ESS (1-1). Ce chapitre (appréciation des fautes et erreurs) relève, sur le terrain, exclusivement de l'arbitre, communément appelé «le pouvoir discrétionnaire de l'homme en noir». Donc en l'espèce, il n'y a que son appréciation et celle du contrôleur (d'arbitre) qui sont prises en considération. A partir de là, une question brûle les lèvres. Qui a sanctionné Farouk Houasnia et pourquoi cette célérité à publier la teneur de la sanction sur le site de la FAF ? Il est de tradition que les suspensions d'arbitre ne soient pas rendues publiques. Pourquoi y a-t-il eu dérogation à cette règle ? La CFA a-t-elle été associée à cette décision ? Observera-t-elle un silence radio total sur cet épisode ou montera-t-elle au créneau pour exprimer sa position vis-à-vis de cette affaire? Rien n'est moins sûr. Cette saison, des arbitres ont rendu des copies plus sales que celle de Farouk Houasnia sans avoir encouru la même peine. Cette affaire Houasnia n'ajoute rien à la gloire de la CFA et de ceux qui la dirigent. Elle les décrédibilise totalement. A présent, leur marge de manœuvre est étroite. Il leur reste deux postures : persévérer dans la double politique de la fuite en avant et du deux poids deux mesures ou quitter la table en signe de protestation et de désaccord avec cette décision. Quelle option choisira la CFA ?