Les services forestiers au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou assurent mobiliser le maximum de moyens humains et matériels pour lutter contre les incendies. Le plan « anti-feux de forêt » a été réactivé à la veille des grandes chaleurs. Par ce dispositif, différents services sont réquisitionnés pour apporter leurs qualifications et mobiliser leurs moyens matériels pour parer aux urgences. « Cette année, nous avons acquis quatre nouvelles stations avec des équipements d'origine pour intervenir dès qu'un départ de feu est signalé. Les 16 véhicules répartis dans les quatre circonscriptions sont prêts à intervenir », dit M. Amour, chargé de la cellule de communication à la conservation des forêts. Une station est composée d'une citerne de 300 à 400 l, de tuyaux et de moteurs. Cependant, pour la signalisation de départs d'incendies et le déclenchement de la première phase d'intervention, les moyens des services des forêts restent insuffisants. La wilaya de Tizi Ouzou se singularise par la fréquence et la dangerosité des incendies. Elle est classée deuxième au niveau du territoire national en nombre de foyers et de superficies détruites par le feu annuellement. L'année dernière, 1554 ha sur une couverture forestière totale de 112 000 ha ont été ravagés par les 82 incendies recensés aux quatre coins de la wilaya. Le Conservateur des forêts, Chabane Chériet, affirme : « Nous avons lancé une nouvelle approche. Nous avons déterminé les indices de risque par massif forestier. Par exemple, les zones de chêne-liège sont très inflammables, et sont recouvertes de sous-bois et le volume des maquis est très important. C'est dans ces zones, comme Ath Ghobri, Tamgout, Mizrana et Zekri que nous allons renforcer notre dispositif cette année. » Le même responsable reconnaît cependant que les moyens matériels sont satisfaisants dans ses services, mais estime que les moyens humains restent insuffisants. Pour contourner les obstacles dressés par la fonction publique dans le recrutement de travailleurs permanents, la Conservation des forêts recrute des vacataires durant « la période d'incendie ordinaire » qui s'étale du mois de juillet jusqu'à la fin août. En outre, au niveau des forestiers, on estime que « le Code des forêts est obsolète », selon les propos du premier responsable de la Conservation forestière. Par exemple, le régime général des forêts est loin des réalités. Au titre des textes de l'ancienne réglementation forestière, un incendiaire est condamnable au maximum à payer 5000 DA d'amende. « Mais nous avons recours à l'arsenal répressif du code pénal pour poursuivre les pyromanes et les faire condamner », commente M. Chériet. Le même responsable affirme que les services forestiers ont mobilisé leurs moyens pour mener les opérations de désherbage, l'ouverture de pistes forestières sur une distance totale de 100 km. En outre, des tranchées pare-feu ont été réalisées ainsi que la mise en service des points d'eau. Sur un autre plan, les forestiers agissent indirectement pour la création de l'emploi, des richesses et la protection des forêts dans le cadre du PPDR (Plan de promotion du développement rural). « Nous avons un contact direct avec la population rurale à laquelle nous proposons des projets dans le cadre du PPDR. Vingt projets sont déjà validés. Les bénéficiaires sont en quelque sorte une population tampon entre les villages et la forêt. Ils agissent dans un cadre préventif, mais aussi ils interviennent en cas d'incendie », affirme Saïd Mahdad, responsable du projet.