Le 18e Salon international du livre d'Alger (SILA) se déroulera du 31 octobre au 9 novembre au Palais des expositions des Pins maritimes, à l'est de la capitale. Quarante-quatre pays ont confirmé leur présence au 18e Salon international du livre d'Alger (SILA) prévu du 31 octobre au 9 novembre au Palais des expositions des Pins maritimes (Safex). Des pays représentés par 922 exposants, dont 260 maisons d'édition algériennes. Une participation en augmentation de 22% par rapport à la précédente édition. La Chine participe pour la première fois à la plus grande manifestation culturelle du pays. La Belgique en est l'invitée d'honneur. Le SILA, qui aura pour slogan «Ouvre-moi au monde», a été décalé d'un mois pour des raisons climatiques, selon Hamidou Messaoudi, commissaire du Salon. «Nous l'avons éloigné de la rentrée scolaire pour permettre aux familles de reprendre un peu leur souffle», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse animée hier à la Bibliothèque nationale d'El Hamma, à Alger. Selon lui, le SILA 2012 a drainé plus de 1,2 million de visiteurs. «Nous voulons dépasser ce nombre cette année, surtout que le SILA 2013 coïncide avec une semaine de vacances scolaires. Il faut noter qu'en 2012, 30% des visiteurs ont pris le tramway pour rejoindre le Palais des expositions», a-t-il précisé. D'après lui, le SILA est le troisième Salon du livre au monde en termes de fréquentation, après ceux de New Delhi et Francfort. «Quoi qu'on dise, il existe un lectorat en Algérie, un public pour le livre», a-t-il appuyé. Hamidou Messaoudi a avoué que son gros problème est le pavillon central. «Tous les éditeurs algériens veulent être au pavillon central, qui fait 8000 m² utiles alors que nos besoins sont de 20 000 m², ça m'a donné des cheveux blancs», a-t-il avoué. Il souhaite qu'un jour l'Algérie ait un grand espace, à l'image des salons et foires d'Abu Dhabi, Paris ou Francfort, pour permettre à tous les éditeurs d'avoir une place. Le manque de signalétique relevé en 2012 a été, selon lui, rattrapé pour mieux orienter le public. L'accès au 18e SILA sera gratuit. «Il est impossible de rendre payant l'accès au Salon pour des raisons de logistique. Il faut au moins un millier de guichets pour pouvoir réguler la grande foule devant la porte et éviter les bousculades», a-t-il noté. Contrairement à l'édition précédente, les espaces de débats et de conférences seront placés au pavillon central du Palais des expositions. Trois espaces sont prévus : littérature, histoire/actualités et esprit panaf'. Karim Chikh s'occupe de l'esprit panaf' consacré à la littérature africaine ; Slimane Hachi des débats de l'histoire et des actualités ; Azzedine Guerfi des rencontres littéraires. Au pavillon A, un espace nouveau a été créé pour présenter les nouvelles parutions algériennes (une cinquantaine d'auteurs y seront présents). Les 7 et 8 novembre, un colloque sur «L'Afrique dans les littératures et les arts» sera organisé à l'hôtel Hilton (à côté du Palais des expositions). «Nous avons prévu 30 conférences pour ce colloque, animées par des intervenants venus d'une dizaine de pays», a précisé Slimane Hachi. Il s'agit de la Tunisie, du Maroc, de la la Libye, de la Mauritanie, du Soudan, de l'Egypte, de la Russie, des Etats-Unis et de la France. Mercredi 6 novembre sera organisé un débat sur la situation actuelle des pays arabes animé, entre autres, par Rifaat Adel, Samir Amine, Anis Naccache, Hassan Remaoun et Lies Boukraâ. Une journée sera réservée à la traduction animée par Mustapha Madi. Mohamed Sari, Dimitri Mikoulski, Idris Allouche, Marcel Bois et Wassiny Laaredj seront parmi les animateurs de cette journée de débats prévue le 31 octobre. Jean Bricmont, Michel Colon, Régis Debray, Ahmed Benaoum, Tarek Ali et Slimane Zeghidour animeront une table ronde sur «Les nouvelles formes de domination», modérée par Youcef Saiah. L'universitaire libanais Georges Corm interviendra le 1er novembre dans une conférence intitulée «Le nouveau gouvernement du monde» alors que le 4 novembre, l'écrivaine sud-africaine Zoé Wicomb parlera de son parcours créatif. Des hommages seront rendus à des personnalités disparues cette année comme Habib Reda, Jacques Vergès, Zhor Zerrari, Mustapha Toumi, Pierre Chaulet ou Sulayman Al Aïssa. «Nous allons discuter du sens à donner à l'espace esprit panaf' et établir un bilan de ce qui a été fait jusque-là. Nous allons recevoir huit éditeurs d'Afrique qui vont proposer à un auteur de leur catalogue de venir promouvoir leurs travaux», a précisé Karim Chikh. Selon Azzedine Guerfi, la littérature des cinq continents s'est invitée à Alger. «Nous avons invité des écrivains de 12 pays, prévu 16 rencontres littéraires. Nous allons rendre hommage à Mouloud Ferraoun à l'occasion du centenaire de sa naissance et à Yamina Mechakra», a-t-il annoncé. Le polar, la littérature maghrébine, le théâtre sont les thèmes qui seront débattus lors de ces rencontres. Hamidou Messaoudi a indiqué que les ouvrages faisant l'apologie du terrorisme, incitant à la haine ou au racisme ne seront pas exposés. Il a annoncé que 240 titres ont été retirés en 2012. «Cette année, le comité de lecture a exprimé des réserves sur 140 livres. Certains titres portent atteinte à la morale», a-t-il souligné, précisant qu'il n'existe aucune volonté au SILA d'interdire le livre religieux. Une petite polémique a éclaté au cours de la conférence sur la présence du militant libanais Anis Naccache, présenté par un journaliste comme «un terroriste» – Anis Naccache avait été accusé notamment d'avoir tenté d'assassiner Shapour Bakhtiar, ancien Premier ministre du shah d'Iran. L'universitaire Mustapha Madi, un des animateurs du SILA, a répliqué à cette accusation, infondée à ses yeux, et a précisé qu'Anis Naccache a déjà visité l'Algérie et animé des débats. «Anis Naccache est un ami de l'Algérie. Nous avons invité aussi son avocat Roland Dumas», a-t-il répondu. A noter enfin que les portes du SILA seront ouvertes de 10h à 19h.