Quels voies et moyens pourraient être mis en œuvre et quel processus à suivre pour que les pays de l'Afrique du Nord puissent s'ériger, à l'horizon 2020, en interlocuteur écouté de l'Union européenne (UE) ? Telle est la problématique qui sera placée au cœur des débats lors d'un séminaire qui se tiendra demain et après-demain dans la capitale espagnole, Madrid, sous le thème « Du coût du non Maghreb au tigre Nord africain ». Organisé conjointement par le Centre international pour la paix (Citpax) et l'Institut européen de la Méditerranée (IEMED), cette importante rencontre, qui sera présidée par le ministre espagnol des Affaires étrangères et de la Coopération, Miguel Angel Moratinos, regroupera d'importantes personnalités des milieux économiques et politiques euroméditerranéens, dont l'ancien président du gouvernement espagnol, Felipe Gonzalez, l'ex-chef du gouvernement algérien, Mouloud Hamrouche, le commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia, le secrétaire général de l'Union du Maghreb arabe, Habib Ben Yahia, ainsi que de nombreux autres invités et experts de renom. Se fixant comme objectif la mise en évidence des éléments clés permettant d'élaborer « une stratégie gagnante pour le Maghreb et de manière plus large pour les deux rives de la Méditerranée occidentale », le séminaire de Madrid retient, selon les organisateurs, quatre thèmes à débattre dans « une optique de décloisonnement radical des échanges Sud-Sud et avec le souci d'aborder les différents facteurs de manière plus franche que n'a été le cas dans un passé récent ». Un tel débat, est-il ainsi souligné , « est essentiel si l'Afrique du Nord veut prétendre peser, dans les décennies à venir, sur les décisions qui seront prises dans l'Union européenne et dans d'autres instances internationales et qui affecteront son destin ». Seront ainsi débattues les questions relatives à l'impact économique, politique et social d'une compagnie de transport aérien régionale à capitaux privés, le rôle que pourrait remplir une politique énergétique dont le but serait le développement économique à l'échelle du Maghreb, l'opportunité d'un redéploiement du système financier vers le secteur privé, ainsi que les enseignements que les Maghrébins pourraient tirer des rapports très riches qu'entretiennent les diasporas chinoises et indiennes en Occident avec leurs pays d'origine. Est, par ailleurs, prévu comme élément-clé du débat sur l'avenir du partenariat euro-maghrébin, la question lancinante de savoir si la liberté de circulation des hommes et des capitaux à l'intérieur des pays de l'Afrique du Nord encouragerait les détenteurs de capitaux maghrébins à investir moins en Europe et plus au Maghreb.