La pollution de l'environnement a atteint la cote d'alerte dans la wilaya de Tizi Ouzou. Le secteur de l'environnement ont fait l'objet, hier, de plusieurs communications à l'occasion d'une rencontre organisée par l'administration de la wilaya, à la grande salle de la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Au cours de cette manifestation, dénommée «Etats généraux de l'environnement», qui a réuni l'exécutif de wilaya, l'assemblée populaire (APW), les services de sécurité, le mouvement associatif ainsi que des élus locaux et des parlementaires, un état des lieux sur la situation environnementale a été présenté. A ce propos, le wali M. Bouazghi a reconnu que «la situation de l'environnement dans la wilaya de Tizi Ouzou est grave. La résolution du problème de l'insalubrité nécessite la volonté générale de tous les acteurs de l'administration et de la société civile, dira-t-il, avant de pointer du doigt l'incivisme des citoyens et de l'inefficacité des moyens matériel, financier et humain mis par l'administration pour éradiquer ce phénomène de l'insalubrité». Lui emboitant le pas, le président de l'APW de Tizi Ouzou, M. Haroun Hocine a soutenu que «les chiffres et la satisfaction des réalisations biaise la réalité. Et chez tous les directeurs concernés, les chiffres sont légion (…)». Le P/APW a estimé que «la gestion de ces déchets réside aussi dans le manque de réceptacles. Vous pouvez organiser la récolte des ordures, mais lorsque vous n'avez pas où stoker les déchets, vous n'avez pas fait grand-chose». Ainsi, le président de l'APW met le doigt sur le problème épineux des oppositions qui bloquent la réalisation des centres d'enfouissement techniques (CET) dont certains projets ont été inscrits depuis 2006. La quantité de déchets ménagers générée au niveau de la Wilaya est estimée à 400 000 t par an. Une bonne partie de cette énorme quantité de déchets qui ne trouve pas de CET termine généralement dans des dépotoirs sauvages en milieu urbain, forestiers et aux abords des routes. Pour cause : 3 CET qui devraient couvrir une vingtaine de communes, sur les 7 inscrit sont en souffrance. Il s'agit des projets de CET de Boubhir, Fréha et de Mizrana où des citoyens s'opposent farouchement à l'implantation de ces infrastructures. Quant à celui de Boghni, il est en cours de réalisation alors que ceux de Tizi Ouzou, Ouacif et Draâ El Mizan sont en exploitation. L'autre maillon faible de la chaine de la gestion des ordures sont les créneaux de la récupération, du tri et de la valorisation des déchets. Sur 400 000 tonnes de déchets collectées par an, 25 à 30 % sont valorisables. Mais à ce jour, la wilaya ne dispose d'aucun centre de tri en dehors de celui d'Oued Fali qui peine à être équipé. D'après le rapport sur l'état et l'avenir de l'environnement au niveau de la wilaya, il est noté : «Les déchets recyclables ne font pas l'objet d'une action organisée de tri, de récupération et de recyclage, malgré l'existence d'une forte activité informelle». Pourtant, il y a deux ans, le directeur de l'environnement avait préconisé l'identification des unités de récupération et de tri qui activent de façon informelle au niveau du CET de Oued Fali, mais rien n'est fait à ce jour. Il est utile de rappeler que la wilaya génère d'importantes quantifiés de déchets recyclables comme le papier et carton (36 000 t/an), le pastique (34 000 t/an), le verre (45 720 t/an) et les métaux (4 840 t/an). A ce sujet, les participants ont encouragé l'implication des opérateurs privés, le soutien à l'installation de leurs unités de tri et de recerclage après l'aménagement des zones d'activité. Par ailleurs, aucune solution n'a été trouvée pour la gestion des déchets inertes des secteurs du bâtiment. En attendant des solutions durables pour le problème des déchets durs, l'administration préconise la réalisation d'un centre pour déchets inertes au niveau de Bouaid dans la commune de Tizi Ouzou. Un projet qui est proposé pour inscription dans le cadre de la loi de finances pour 2014.