La question est cruciale, elle a été maintes fois posée sur la table des discussions, la sonnette d'alarme a été même tirée mais toutes les solutions envisagées par le passé n'ont été que provisoires et insuffisantes. Le traitement des déchets ménagers continue ainsi à préoccuper responsables et élus dans la wilaya de Tizi Ouzou où, faute de solution définitive, une bonne partie des 300 000 tonnes de déchets générées annuellement continuent à être versés dans la nature, défigurant ainsi peu à peu l'environnement. C'était encore pour tenter de trouver de nouveaux procédés pouvant assurer un meilleur traitement des déchets toutes catégories confondues qu'une rencontre, qui a regroupé des élus locaux, des représentants de l'administration et des experts français, a été organisée par l'APW de Tizi Ouzou à l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement. Dans un rapport présenté à cette occasion, la direction locale de l'environnement a évalué la quantité de déchets ménagers et assimilés produits par la wilaya de Tizi Ouzou à 300 000 tonnes par an, auxquelles s'ajoutent d'autres déchets tels que ceux des activités de soins qui sont évalués à 2 190 tonnes par an et les déchets inertes du BTP évalués à 197 100 tonne/an. Alors que ces derniers ne sont, dans la plupart des cas, pas du tout valorisés, les déchets des activités des soins, notamment infectieux, quant à eux, ne sont toujours pas traités de manière répondant aux normes internationales comme l'a affirmé le professeur Ziri, directeur général du CHU de Tizi Ouzou. Pour lui, seule l'acquisition, d'ailleurs en voie, d'un banaliseur pourrait assurer un meilleur traitement des déchets des soins infectieux. Ainsi, toutes les solutions envisagées jusque-là, dont la réalisation d'incinérateurs à Oued Falli, s'avèrent être insuffisantes sinon à caractère provisoire. Lors des débats à l'APW, des experts français ont révélé de nouveaux procédés, plus modernes et, ont-ils estimé, plus efficaces pour le traitement de cette catégorie de déchets dangereux. Il s'agit des stérigems, ces appareils ayant l'avantage d'être mobiles et permettant le traitement de ces déchets de soins sur le lieu même de leur production. Mais les débats ont fait ressortir que ce sont surtout les déchets ménagers et assimilés qui constituent un véritable tracas dans la wilaya de Tizi Ouzou. Dans son rapport, la direction de l'environnement a relevé une insuffisance remarquable dans le balayage, le ramassage et le transport de ces déchets. Faute d'achèvement des 18 sites entre centre d'enfouissement technique et de décharges contrôlées dont seuls trois sont opérationnels jusque-là, ce sont les décharges sauvages qui continuent de proliférer. À ce sujet, les experts français n'ont pas caché leur étonnement d'avoir constaté autant de détritus sur la route reliant Alger à Tizi Ouzou lors de leur passage. “Que d'argent jeté dans la nature”, se sont-ils exclamés, eux qui estiment que tout est recyclable. C'est ainsi d'ailleurs qu'ils ont présenté une étude intitulée “Enjeux pour la région de Tizi Ouzou”. C'est surtout la nécessité de réaliser de petites unités de tri et de compostage de déchets qui encouragera la récupération et le recyclage, créera de l'emploi et générera de nouvelles richesses. Ceci a été longuement débattu dans le cadre de ce projet. Avant d'évoquer ces solutions, le P/APW, Mahfoud Belabbas, a dressé un tableau des plus noirs sur la politique de l'environnement en Algérie. Une politique qui a donné lieu à cette situation des plus alarmantes qui inquiète aujourd'hui au plus haut point population et responsables dans la région.