Le «retour» aux Etablissements publics à caractère industriel et commercial (Epic) pour la gestion des secteurs sensibles pourrait constituer un début de solution aux épineux et graves problèmes de la cité, comme l'environnement, l'habitat et même le développement socioéconomique, estiment des observateurs. Longtemps mis à l'écart ou bien marginalisés au profit d'entreprises privées liées à l'Etat par des contrats ou conventions, les Epic pourraient constituer la panacée dans les domaines en rapport avec la qualité de vie de la population, dont l'environnement est quasiment sous développé, en sus des décharges sauvages qui menacent l'équilibre de plusieurs aspects de l'environnement en Kabylie, et les retards que connaissent les secteurs comme ceux de l'habitat et des travaux publics. L'idée du recours aux Epic, relancée par le Premier ministre Abdelmalek sellal, lors de sa récente visite à Annaba, en vue de gérer les projets de nouvelles villes après la mauvaise expérience de la ville d'Ali-Mendjeli, dans la wilaya de Constantine, renseigne sur les risques d'attribuer des projets d'envergure à des groupements d'entreprises qui ne mesurent pas le caractère et l'intérêt public de telles réalisations. Allant dans ce sens, la wilaya de Tizi Ouzou a déjà mis sur pied en 2007 un Epic pour la gestion du Centre d'enfouissement technique (CET), d'Oued-Fali, et des décharges contrôlées au chef-lieu de wilaya. Cet organisme public a été créé en application de l'instruction interministérielle du 11 novembre 2006. Les autorités avaient prévu une subvention d'exploitation sur le budget de l'Etat pour les trois premières années d'exercice, en plus des aides des collectivités locales et des rentrées fiscales de l'Epic provenant des institutions publiques et privées qui viennent déposer les ordures ménagères et autre rejets. Et dans le cadre du «système public national de récupération et de valorisation des déchets d'emballage», le premier centre de tri des ordures ménagères de la wilaya sera «bientôt» mis en place au niveau du Centre d'enfouissement technique (CET) d' Oued-Falli, selon la direction de wilaya de l'environnement, qui précise que l'entrée en exploitation de ce centre de tri, qui séparera les déchets recyclables de ceux qui ne le sont pas et se chargera du traitement des lixiviats, interviendra dès l'achèvement de la mise en place des équipements de la structure. Rappelons que 60% des déchets de la wilaya de Tizi Ouzou sont des matières organiques et que les déchets d'emballage (plastiques, verres, métaux...) représentent environ 25% du volume global et que pour le volet récupération des déchets, la wilaya de Tizi Ouzou compte un «gisement» de 1 000 tonnes. Les déchets ménagers générés à travers la wilaya sont de 1 000 t/j, dont 100t/j uniquement dans la commune de Tizi Ouzou. La wilaya connaît un faible taux de collecte des ordures à travers ses communes. Aussi, la création d'Epic pour la prise en charge des problèmes générés par les ordures ménagères et autres rejets des hôpitaux pourrait servir d'exemple positif et incitatif quant à la généralisation de ces établissements dans les autres secteurs d'activité de première importance pour la population locale.