Ni en 2017 ni en 2020. Le «peak oil» n'est pas pour bientôt en Algérie. Le pays a encore du pétrole pour au moins une cinquantaine d'années supplémentaires. «Les Algériens auront le pétrole encore pour de longues années», a déclaré Ali Hached, conseiller du ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, devant les présents à la convention nationale sur l'énergie organisée jeudi et vendredi à Alger, à l'initiative du Front des forces socialistes (FFS). Le pic pétrolier n'existe pas, il existera dans les prochaines années», lance Ali Hached en réponse aux hypothèses selon lesquelles les ressources énergétiques nationales risquent de se tarir à l'horizon 2020. Tout cela est «faux» selon lui, l'Algérie disposera encore de réserves pour répondre à ses besoins à long terme. «L'Algérie recèle un important gisement d'hydrocarbures qu'il va falloir néanmoins aller rechercher», explique-t-il en présence du PDG de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, des experts, du secrétaire général du FLN, Amar Saadani, et des représentants du RCD, du PT et du MPA. Et d'ajouter : «Les réserves du pays en hydrocarbures sont suffisantes pour couvrir la consommation nationale d'énergie à long terme.» Dans ce sens, il souligne que les capacités de production en Algérie vont augmenter à nouveau, surtout avec l'entrée en production de nouveaux gisements à l'image de celui d'El Merk dans la région d'Illizi. Selon Ali Hached, en dépit de la disponibilité des réserves, l'Algérie a opté pour un plan de diversification de ses sources d'énergie en réduisant la part du gaz naturel à 50% dans le mix énergétique qu'elle envisage de créer à l'horizon 2030-2040. «Les énergies renouvelables représenteront 25% dans ce mix, le charbon 20% et le nucléaire 8% avec la mise en service de 1000 MW chacune à l'horizon 2025», annonce-t-il. Abdelhamid Zerguine, le premier responsable de Sonatrach, insiste, lui, sur le rôle majeur de son entreprise dans l'exploitation des ressources nationales. Les interrogations de Mohand Amokrane Cherifi «Les plus grosses découvertes d'hydrocarbures, nous les avons faites ces trois dernières années. Nous avons réalisé plus de 80 découvertes dont 70 faites et gérées par Sonatrach seule. Nous avons même réalisé des découvertes en Libye, dont une effectuée par Sonatrach seule et une autre en partenariat avec des Indiens», explique Abdelhamid Zerguine, qui confirme la volonté de l'Algérie d'aller vers l'exploitation des énergies non conventionnelles, le gaz et le pétrole de schiste en l'occurrence. S'exprimant à l'ouverture de cette rencontre, Mohand Amokrane Chérifi, membre de l'instance présidentielle du FFS, explique la démarche de son parti pour la mise en place d'un «consensus national sur l'énergie». Ayant adopté une nouvelle terminologie depuis le dernier congrès du parti, le FFS conjugue son «consensus national» à tous les temps. Ainsi, pour l'énergie, M. Chérifi insiste sur la nécessité d'avoir une position interne forte : «Nous avons besoin de reconstruire un consensus national sur le secteur de l'énergie afin de consolider notre souveraineté sur nos ressources naturelles.» Pour lui, le consensus espéré par le FFS «devra se traduire par une gestion transparente de ce secteur qui doit rendre publiques toutes les données sur les parts du groupe Sonatrach dans les projets de production». «Est-ce que nous sommes toujours propriétaires ou simplement des partenaires ? Est-ce que nous sommes encore souverains sur nos ressources naturelles ?», interroge-t-il. Dans ce sens, le nouveau patron du FFS critique l'option du gouvernement de recourir au partenariat étranger dans l'exploitation du gaz de schiste. «Pourquoi confier l'exploitation du gaz de schiste aux étrangers ?», ajoute-t-il.