L'arrêt de travail observé depuis lundi à l'unité d'ENIE par 300 employés, qui revendiquent une augmentation de salaire et la revalorisation de la prime de rendement collective (PRC), «risque de paralyser tout le complexe dans les prochains jours», a indiqué hier le PDG de l'entreprise, Djamel Bekarra. Tout en reconnaissant le caractère légitime des revendications soulevées par les travailleurs, M. Bekarra a toutefois jugé que ce débrayage est «illégal» du fait qu'aucun préavis de grève n'a été déposé par les protestataires. «La question salariale a été soulevée à maintes reprises par les travailleurs et leurs représentants, mais il faut savoir qu'elle ne relève pas des prérogatives directes de la direction», a-t-il expliqué, ajoutant que «cela doit faire l'objet de négociations entre la fédération et la tutelle dans le cadre de la convention de branche». Pour le premier responsable de l'ENIE, le moment est «mal choisi» pour envisager des augmentations salariales ; il préconise une consolidation de l'outil de production à travers le parachèvement des projets de développement lancés depuis 2011 et la nécessité de préserver la paix sociale au sein de l'entreprise. «Ce débrayage va à l'encontre des intérêts de l'entreprise qui vient de consentir d'importants efforts en matière de mise à niveau technique et technologique avec la formation d'une quarantaine d'ingénieurs en Chine et aux Etats-Unis et qui, de surcroît, s'apprête à signer deux gros contrats avec des firmes américaine et chinoise», a estimé le responsable de l'ENIE. Il a rappelé, à ce propos, qu'un ambitieux plan de développement a été mis en place pour porter la part de marché de la filière publique électronique de 16% à 21% à l'horizon 2015 à travers la réalisation de nouveaux projets. L'ENIE a annoncé récemment son intention de développer de nouvelles lignes de métiers, notamment la fabrication de panneaux photovoltaïques, de cartes électroniques et de nouveaux équipements audio-vidéo. Un accord-cadre a été, ainsi, signé avec une entreprise chinoise portant sur l'activité de l'intégration électronique pour la fabrication de matériel audio-vidéo et le développement de produits LED ainsi que les produits associés à cette technologie. Pour le développement de l'activité «intégration électronique», notamment la fabrication de cartes électroniques, considérées comme le cerveau de chaque produit électronique ou machine, les équipements viennent d'être réceptionnés, a-t-il fait savoir également. L'installation de la ligne de production et la réhabilitation du bâtiment qui abritera ces équipements au complexe industriel de Sidi Bel Abbès sont en cours, selon le même responsable. L'avis d'appel d'offres pour la fabrication de panneaux photovoltaïques solaires d'une capacité de production de 6 mégawatts a été lancé et une entreprise américaine a été déjà sélectionnée pour la fourniture des équipements. Le contrat devrait être signé dans les «prochains jours».