Ce n'est pas parce qu'on est des candidats libres qu'on n'a rien à faire», s'indignent des jeunes venus s'inscrire au bac 2014. Ils sont des centaines à faire des allers- retours au CEM Khansa d'Hussein Dey, comme un rituel, tous les matins que Dieu fait pour se voir répondre que «c'est fini pour aujourd'hui, nous avons pris les cinquante premiers». Ils sont censés régler le problème des inscriptions au bac pour la session prochaine. C'est la grogne, «comment est-ce possible, marmonnent la plupart, on était là à 8h». Nous avons observé le manège pendant des heures, c'est un véritable supplice. C'est l'exemple même de la bétise de la bureaucratie qui plane sur les lieux. Les délais de clôture approchent et la pression augmente. D'abord, c'est un non-sens de faire la chaîne pendant des heures rien que pour obtenir le spécimen de mandat pour régler les frais. Et ce n'est pas fini ! Il faut réunir un tas de pièces, les légaliser puis revenir le lendemain refaire la chaîne pour s'inscrire. Et surtout ne rien oublier ! Les deux agents détachés par l'Onec (Office national des examens et concours) «ne doivent pas travailler toute la journée sinon ils auraient bien avancé», nous dit un jeune candidat. Pourquoi ne le font-ils pas ? «L'année dernière, c'était une dame qui travaillait seule, très attentionnée, elle nous traitait comme ses enfants, elle avait assuré ce boulot sans aucun problème (...). Elle a été jusqu'à m'appeler sur mon portable pour me signaler, quelques jours après, une anomalie dans mon dossier», reconnaît-il, plein de regrets. «ça, c'est de la conscience professionnelle», renchérit un autre jeune. Autre détail : pourquoi oblige-t-on ceux qui repassent leur bac à confectionner un nouveau dossier aussi fastidieux ?