La bibliothèque urbaine de la ville de Guelma, relevant de la direction de la culture, sise cité Ghahdour Tahar, a subi les affres du vandalisme. Achevé et réceptionné en février 2012, cet édifice public, non équipé heureusement, est, depuis, sujet à tous les questionnements et réprobations. Des habitants de cette cité dénoncent une outrageante situation. Le lieu est devenu un gîte nocturne pour les alcooliques et drogués. Mais qu'en est-il au juste ? Sur les lieux, il y a de quoi perdre son latin. Le bel édifice dont les façades et la porte d'entrée ont été habillées en profilé aluminium, a vu ses vitres tintées voler en éclats. Construites sur trois niveaux, pas une salle n'a été épargnée par les visiteurs indélicats. Le faux plafond a été arraché par endroit, les vitres intérieures brisées, des radiateurs volés, la tuyauterie et la robinetterie des toilettes vandalisée au même titre que les interrupteurs et luminaires. Mais encore, pour couronner l'affront à ce futur haut lieu du savoir, des excréments tapissent le sol. «Mais comment une telle chose peut-elle arriver ? D'autant que cette bibliothèque, a été construite à quelques mètres de la sûreté de wilaya de Guelma», s'interrogent des riverains. À ce sujet, la directrice par intérim de la direction de la culture, est plus qu'indignée. Il est vrai qu'elle n'a été installée dans ses fonctions que quelques semaines auparavant. Elle nous déclare, à ce sujet : «J'ai hérité de cette situation de mon prédécesseur. Les premières mesures ont été de grillager la porte d'entrée et de placer quatre agents de sécurité ; trois agents durant la journée et un la nuit. Nous avons également diligenté un huissier de justice pour dresser un constat de toutes les destructions et vols.» Et d'ajouter : « La direction de la culture pourrait prendre en charge les dommages, mais en absence de clôture de l'édifice, qui n'a pas été prévue dans le plan originel, je crains d'autres cas de vandalisme.» En clair, l'absence de gardiennage et d'éclairage public, notamment aux alentours immédiats de la bibliothèque, en a fait une cible facile. Pour parer à toute récidive, des directives des autorités locales, bien que tardive, ont été données pour que des rondes de la police soient effectuées. Il est évident, nous dit-on, que le choix du terrain n'a pas été choisi convenablement. Il se trouve que l'assiette foncière est attenante à plusieurs locaux commerciaux, des kiosques en l'occurrence. A titre informatif, l'enveloppe financière allouée à ce projet, tiennent à préciser les responsables du secteur, concerne deux bibliothèques celle de Guelma (objet de notre article) et une autre à Oued Zenati dont les travaux n'ont pas encore démarré, pour un montant global de 8 milliards de centimes. Quoi qu'il en soit, c'est mal parti pour cette bibliothèque. D'autant qu'une question est restée en suspens : comment peut-on réceptionner une bibliothèque et la laisser abandonnée de la sorte des mois durant ? L'inscription d'un projet de clôture est envisageable, mais après quoi !