L'édifice devait être vidé de ses occupants conformément à un rapport du CTC établi il y a 20 mois pour que des travaux de consolidation soient effectués. Un groupe de femmes et d'hommes de tous âges ont saisi la journée arabe et mondiale de l'habitat, qui a eu lieu avant-hier matin au niveau de la maison de jeunes Mahmdi yousfi de la ville de Guelma, pour manifester leur désarroi et réprobation au wali, en présence des directeurs des secteurs concernés : OPGI, agence foncière, Duc, etc. Ils réclament pour la énième fois leur évacuation en urgence vers des logements sociaux car l'immeuble « Laâssel » où ils habitent peut s'effondrer à tout moment, pendant que les autorités locales prennent leur temps pour régler un problème de logement. Mais sur ce coup, il pourrait y avoir non-assistance à personne en danger. Nous sommes à la limite de l'inconscience : 24 familles habitent cet immeuble, et quel immeuble ! Une plaie, une lugubre bâtisse, sise rue Saïd Bedjaoui, située également à quelques mètres de la résidence du wali et à deux pas de l'hôtel Mermoura avec vue sur piscine, s'il vous plaît. L'édifice devait être évacué en toute urgence, nous dit-on, sur rapport du CTC établi il y a 20 mois pour que des travaux de consolidation soient effectués, mais à ce jour, rien, car en fait les occupants de l'immeuble, qui ne croient plus aux miracles, s'y sont opposés énergiquement. « Nous voulons quitter ce tombeau qui peut se refermer sur nous à tout moment. Les infiltrations des dernières pluies diluviennes ont causé de graves dégâts chez les occupants du quatrième étage », disent-ils. Et d'ajouter : « La ferraille est rongée par la rouille. Les circuits électriques, la tuyauterie du gaz, les conduites d'eau potable et d'eaux usées éclatent à chaque petite secousse tellurique ou averse. Nous sommes assis sur une véritable bombe à retardement depuis plus de 3 années déjà. » Connaissant parfaitement ce cas précis, le wali de Guelma indique aux plaignants que seuls 24 occupants auront des logements. Une enquête préalablement établie a fait ressortir que d'autres personnes prétendant habiter les lieux avaient bénéficié de logements. La nature juridique de l'immeuble est également un problème. Le directeur de l'OPGI déclare à ce sujet : « Ce que je peux vous dire, c'est que l'immeuble en question n'appartient à personne. Les premiers habitants de ce bâtiment étaient des fonctionnaires de la sécurité sociale post-indépendance. Personne n'a jamais payé le loyer dans cet immeuble. » Quoi qu'il en soit, il a fallu donc constater de visu l'ampleur de la déliquescence à l'intérieur et à l'extérieur de l'édifice. En effet, à l'exception de trois familles, vivant au rez-de-chaussée et qui refusent de quitter les lieux, l'ensemble des occupants crie au scandale en nous invitant à visiter les appartements. En clair, le CTC n'avait pas tort pour l'évacuation, mais celle-ci doit être définitive.