Plus de cinquante ans après l'indépendance de l'Algérie, j'ai le sentiment que je devais raconter l'histoire de cette famille. J'ai replacé cette famille dans l'histoire du mouvement national algérien. C'était un devoir de mémoire personnelle et de mémoire citoyenne. Ce n'est qu'un témoignage. J'ai écrit parce que personne n'a écrit quoi que ce soit sur Messali Hadj. J'aurais aimé lire quelque chose. Il m'a fallu trente ans pour prendre la distance nécessaire avant d'écrire», a déclaré Djanina Messali Benkelfat, fille du fondateur du Parti du peuple algérien (PPA), vendredi au stand Hibr au 18e Salon International du livre d'Alger (SILA) qui se tient au Palais des expositions des Pins maritimes, à la faveur d'une séance de vente-dédicace de son dernier livre Une vie partagée avec Messali Hadj mon père, paru aux éditions Hibr et Lazhari Labter à Alger. Elle a relevé que la famille Messali vit toujours en exil. «J'ai expliqué de quel terreau mon père et ma mère étaient issus et sur quelles valeurs ils sont engagés. Ils ont eu la générosité de s'engager sur une valeur universelle, celle de la liberté. Je rends à Messali toute son humanité. Une humanité immense. Avez-vous lu quelque chose d'humain sur cet homme-là dans notre pays ? Jamais ! Les gens qui l'ont approché, connu, n'ont pas eu le courage d'écrire. Sinon, on les a perdus en route. Certains ont été formés par Messali et sont devenus des rivaux potentiels, puis des adversaires. Je voulais tordre le cou au cliché et à la propagande répétitive à l'égard de mon père. Je connais cette propagande depuis les années 1950. Ce n'est pas un livre d'histoire ni un essai politique», a-t-elle soutenu. Elle reproche aux médias de ne pas bien connaître l'histoire de l'Algérie. «Rendez-vous compte, nous avons célébré le centenaire de Messali Hadj à Paris ! Le président Bouteflika nous a envoyé un message de sympathie et de soutien lors de cette célébration. Il a écrit : ‘‘je suis un béotien en la matière''. C'est quand même un affront ! Je comprends que M. Bouteflika soit un béotien. Il a été pris comme tous les militants dans une tourmente où tout le monde est à la recherche de repères. Certains militants se sont engagés et ont découvert que ce n'était pas l'engagement qu'il voulait faire», a analysé la fille de Messali Hadj. Elle a souhaité que son livre contribue au débat historique. Une vie partagée avec Messali Hadj mon père est en vente aux stands de Hibr et de Lazhari Labter à 900 DA.