Plusieurs affaires louches refont surface, signées FLN, telles celle des 32 villas, projet du Mouhafedh, celle du café mythique Le Bosphore, devenu un vulgaire bazar, un de plus dans la ville, qui en est submergée… Devant se pencher sur le budget 2014, et pour l'approbation de certains projets, la session ordinaire de l'APC de Constantine s'est déroulée hier dans un climat houleux. Ce qui nous change un peu des habituelles attitudes béni-oui-oui. C'était le grand déballage et règlements de comptes entre le P/APC, Rihani Seïf- Eddine, et le vice-président de l'APC, Barka Mourad, chargé des réalisations et de l'urbanisme. Un échange de propos entre les deux élus a eu lieu suite à l'annonce faite par le maire de la «fin de mission» de Barka et de la désormais ex-responsable du secteur d'El Gammas, Sihem Khrief. Il faut préciser que ce secteur, en l'occurrence celui des réalisations et de l'urbanisme, requiert toute l'attention du fait qu'il est la source de toutes les appétences. Quels sont donc les griefs invoqués par le maire pour justifier ce limogeage ? La réponse de ce dernier a fusé sèchement : «D'abord, cela relève de mes prérogatives et ensuite, il vous est reproché de n'avoir pas assumé vos responsabilités. Le fait que vous ayez demandé par écrit que vous ne vouliez plus être signataire d'aucun document officiel, est considéré comme une fuite devant les responsabilités !» Et le vice-président de rétorquer : «En effet, j'ai fait cette demande, mais j'ai expliqué que je ne pouvais exercer mes fonctions tant que la directrice du service qui, je vous le rappelle, est comptable de la gestion des affaires de la réalisation et de l'urbanisme, ne signe pas les grandes décisions; ce dont vous n'avez pas tenu compte. La raison en est toute simple : vous agissez selon le bon vouloir du mouhafedh, Driss Meghraoui, qui dicte la conduite à tenir au sein de l'ensemble des commissions, et mon éviction trouve son origine dans le fait que je n'aie pas donné mon accord concernant l'affaire dite des 32 villas mais aussi mon refus d'avaliser l'ancien café du Bosphore, propriété de l'APC, devenu par votre grâce un commerce d'habillement dans un lieu hautement symbolique de la ville. J'ajoute, enfin, que lorsque je vous ai demandé une commission d'enquête sur l'élaboration des cahiers de charge, parce qu'ils comportent de graves erreurs d'où leur nullité, vous n'avez pas daigné en tenir compte, pis encore, vous aviez ordonné la poursuite des opérations !» Réponse du berger à la bergère, le maire réplique : «Adressez-vous à la justice, seule institution habilitée à trancher !» La même réponse a été formulée à l'autre élue, Sihem Khrief, qui a tenu quand même à lui demander les raisons de son «éviction», signifiant clairement que son cas est personnel. Mais en aparté, elle nous dira ceci : «Parce que j'ai mis fin aux fonctions de la secrétaire de mon secteur pour comportements abusifs, j'avais oublié que cette dernière était la cousine du maire !» Vous savez, a-t-elle ajouté, «cette décision date de plus de deux mois, quand le mouhafedh du FLN a décidé de nous écarter des affaires de l'APC dans son bureau même; quoiqu'il y ait lieu de savoir que le secteur d'El Gammas va faire l'objet d'une attention particulière grâce aux projets juteux dont il va bénéficier, et auxquels ma personne n'est pas censée y prendre part.» Il y a lieu de noter que ce qui a été vécu hier à la salle des délibérations n'est pas fortuit, du fait que les accusations portées d'un côté comme de l'autre datent de plusieurs mois. De même qu'il faut souligner la présence des dissidents élus FLN qui ne voulaient rien rater de ce déballage aux relents politiques proches des hautes instances du parti de Saïdani. C'est grave pour une APC de l'envergure de la ville de Constantine, et plus grave encore pour sa manifestation de 2015.