Durant des années, le local en question fut exploité par son propriétaire comme cafétéria connue sous le nom « Le Bosphore » jusqu'à l'année dernière, lorsqu'il a souhaité la reconvertir en pharmacie. Une fois les travaux lancés et les équipements installés, la commission de la santé de la commune lui adresse une mise en demeure pour concurrence déloyale car n'ayant pas respecté la distance réglementaire entre lui et une autre pharmacie. Une fois cette décision mise en exécution, le locataire décide alors d'adresser une deuxième demande de changement d'activité pour réaliser cette fois-ci un bazar. Selon nos informations, la commission chargée de l'attribution des marchés de l'APC a immédiatement notifié son refus de voir ce lieu transformé en bazar et ce, en se référant aux exigences du cahier des charges des activités culturelles et commerciales de l'événement 2015. En effet, les instructions dans ce sens sont claires : tout local occupant une place stratégique au centre-ville doit subir une opération de lifting et doit entreprendre une activité touristique (café, restaurant etc.) Les opposants au projet devraient réussir à convaincre les élus à refuser l'adoption d'une telle proposition lors de la session extraordinaire programmée lundi dernier. Cette affaire, en apparence anodine, révèle en tout cas un profond malaise au sein même des élus FLN. Ainsi, nous avons appris que le P/APC, Seiffedine Rihani, ne serait pas contre l'idée de faire du café Bosphore un bazar, et il compte pour cela s'appuyer sur les élus de la majorité. Un avis que ne partage pas le deuxième homme fort de l'APC et bras droit du maire, Berka. Ce dernier serait d'ailleurs en froid depuis quelque temps avec le P/APC, preuve s'il en est : il n'a pas été désigné intérimaire lorsque M. Rihani était parti en voyage en Chine. Par ailleurs, nous avons appris que cette session extraordinaire sera consacrée à l'adoption du nouvel organigramme. Il est utile de rappeler que l'actuel organigramme date de 1994. Souvent critiqué, il est également considéré comme dépassé et incompatible avec les nouvelles exigences d'une ville de la taille de Constantine. Le nouveau tableau schématique a été rédigé et modifié à plusieurs reprises, il attend son adoption par l'assemblée depuis le mandat de l'ex- maire, Chibane. Le nouvel organigramme devrait permettre une décentralisation des décisions et la création de nombreuses EPIC dans les domaines de l'hygiène, l'embellissement de la ville, l'assainissement, l'éclairage.... Ces établissements publics devront améliorer le quotidien des citoyens, à l'instar de celui des espaces verts lancé il y a seulement deux ans et qui a déjà accompli plusieurs réalisations. Nous avons également appris que cette nouvelle réorganisation va permettre d'engendrer des bénéfices, car une partie du patrimoine de l'APC sera légué aux EPIC. C'est le cas notamment des crèches, dont l'entretien coûte 2 milliards de centimes par an, l'abattoir communal, l'éclairage public et, surtout, la concession au privé du marché de gros des fruits et légumes « Magrofel ». Malgré sa superficie, sa situation géographique (zone industrielle Palma) et sa réputation, ce marché ne rapporte pas plus de 400 millions de centimes par an à l'APC, alors qu'un marché de la même taille à Chelghoum Laïd (wilaya de Mila) rapporte environ 12 milliards aux caisses de la commune. Les prix de la location des stands n'ont pas été revus depuis des années.