Le Parti des travailleurs tiendra son 8e congrès du 21 au 25 novembre. Ce congrès revêt, selon Louisa Hanoune, leader de cette formation, un cachet «extraordinaire» et de «résistanciel» eu égard à la conjoncture internationale et aux «menaces qui pèsent sur l'Algérie». Hier, à l'ouverture de la session ordinaire du bureau politique du parti, Mme Hanoune a déversé sa colère contre l'Assemblée populaire nationale (APN), institution qu'elle qualifie de «dangereuse» et d'«irresponsable». Elle illustre ses propos en s'appuyant sur le dernier projet examiné cette semaine à l'hémicycle : celui de la loi de finances 2014. Le débat autour de ce texte combien important était, de son avis, «insipide», «mortel» et le niveau des intervenants était faible et médiocre. Elle déplore la censure, dont ont fait l'objet ses députés. «Sur les 28 amendements sérieux proposés par le groupe parlementaire du PT, 20 ont été rejetés sans aucun motif valable. Par ce comportement, le bureau de l'APN a donné le coup de grâce à cette Assemblée, confirmant ainsi son rôle de chambre d'enregistrement», s'exclame Mme Hanoune. Et de s'interroger : «Que pouvons-nous attendre d'une Assemblée issue d'une fraude électorale, où l'argent sale et les intérêts personnels sont les maîtres mots ?» Sur le plan économique, Mme Hanoune juge que le budget réservé au secteur de l'industrie est «ridicule», mais celui accordé à la défense, revu à la hausse, est tout à fait raisonnable, d'autant plus que l'Algérie doit se prémunir de tous les dangers qui la guettent. A cet effet, elle a mis en garde contre «les tentatives internes et externes de déstabilisation du pays» avant de souligner, à ce propos, que la menace persiste avec «le chaos indescriptible» qui règne à proximité de nos frontières. La chef de file du PT est revenue sur la précarité sociale, les salaires «dérisoires» des travailleurs et dit approuver toutes les mesures prises par le gouvernement en matière économique, à leur tête l'application du droit de préemption. Abordant la question des prochaines échéances, Mme Hanoune estime que la présidentielle de 2014 doit amorcer un processus de renouveau, mais l'oratrice n'en dira pas plus sur le sujet. Elle ne se prononcera ni pour le soutien d'un quelconque candidat ni pour la présentation d'un postulant issu du parti. Elle a en outre réitéré sa proposition de reporter la révision de la Constitution «à l'après-élection présidentielle» et appelé à des élections législatives anticipées pour assurer, a-t-elle soutenu, une vraie démocratie.