A près les explications fournies par le ministre des Finances, Karim Djoudi, hier sur les ondes de la radio, excluant toute corrélation entre le phénomène de l'inflation et la baisse de la monnaie nationale, c'est au tour de la Banque d'Algérie de prendre le relais en précisant, de son côté, que l'inflation n'est pas l'explication qui doit être donnée à la dépréciation du dinar. En effet, dans une note d'information rendue publique, la Banque d'Algérie est revenue sur la question de la flexibilité des cours du dinar et sa relation à l'inflation. L'institution précise à cet effet que «le taux d'inflation en moyenne annuelle à décembre 2013 serait proche de l'objectif de moyen terme arrêté par le Conseil de la monnaie et du crédit, soit 4%, alors que le taux d'inflation avait atteint 8,89% l'année précédente». En conséquence, souligne la Banque d'Algérie, «le fort amenuisement du différentiel d'inflation vis-à-vis des principaux partenaires commerciaux de l'Algérie, soit l'amélioration de l'un des fondamentaux du taux de change effectif réel du dinar, se conjugue à la consolidation de la valeur interne de la monnaie nationale». Selon la Banque d'Algérie toujours, cette stabilité monétaire et la solidité de la position financière extérieure nette de l'Algérie «contribuent à la stabilité de la valeur externe de la monnaie nationale». Et d'ajouter qu'au cours des années 2010 à 2013 particulièrement, «le taux de change effectif réel (TCER) du dinar est resté apprécié par rapport à son niveau d'équilibre». Globalement, il est précisé dans cette note d'information que la flexibilité des cours de change du dinar «est endogène au régime de flottement dirigé adopté depuis la mise en place du marché interbancaire des changes en 1996, en situation de convertibilité du dinar pour les transactions internationales courantes». L'ancrage de la flexibilité «s'est davantage développé et consolidé au cours des années 2000, corrélativement à la solidité de la position financière extérieure nette de l'Algérie, la flexibilité émergeante comme la règle même de fonctionnement de ce marché», souligne encore la Banque d'Algérie. Quant à l'impact de la flexibilité des cours de change du dinar, notamment les fluctuations conjoncturelles à la baisse sur l'inflation, la Banque d'Algérie affirme que «les études effectuées par le Fonds monétaire international et la Banque d'Algérie, à la suite de l'envolée des prix des produits agricoles de base à la fin des années 2000, ont montré que la transmission à l'inflation en Algérie de l'augmentation des cours mondiaux de ces produits est extrêmement faible comparativement aux autres pays émergents et en développement».