Une enveloppe de 10 milliards de dinars a été dégagée pour la prise en charge de l'opération qui permettra d'éradiquer, au bout d'un mois, près de 400 points noirs. Le ministre de l'Intérieur a tracé une feuille de route au nouveau wali d'Alger. Etrillant Mohamed Kebir Addou, Tayeb Belaïz a exigé de Abdelkader Zoukh, lors de la cérémonie d'installation, de prendre en charge trois priorités : le renforcement de la sécurité, l'hygiène et la débureaucratisation. Le nouveau locataire du boulevard Zighout Youcef s'est exécuté en annonçant, lors de sa première sortie sur le terrain dans la capitale, le lancement à partir de samedi prochain d'une vaste opération de nettoiement et de réhabilitation. Les quelque 400 points noirs devraient être éradiqués et transformés éventuellement en espaces verts ou terrains de jeux. «Il faut éradiquer ces décharges et les occuper dans l'immédiat. Ces surfaces seront transformées en espaces verts et terrains de jeux», suggère Zoukh qui met l'accent sur l'éventualité de l'exploitation des espaces pour des projets de logements. La générosité de l'Etat n'a guère fait défaut : une enveloppe de 10 milliards de dinars a été dégagée pour la réussite de l'opération qui doit durer un mois. Elle s'ajoutera à celle déjà allouée dans le budget primitif de 2014. La wilaya a, en effet, prévu dans son BP une augmentation du budget de fonctionnement de 25% (4,2 milliards de dinars), suite à la création des EPIC/EPA, Extranet et Cegetal. Le premier établissement, alter ego de NetCom, doit s'occuper du ramassage des ordures dans les communes, une trentaine, prises en charge, bon an, mal an, par les APC. Quelque 12 000 employés et 898 engins, dont 284 bennes tasseuses, seront engagés. Les EPIC de wilaya (NetCom, Asrout, APC) participeront à la réussite de l'opération qui touchera l'ensemble des 57 communes de la capitale et qui fera suite à celle déjà initiée par le gouvernement de Sellal. Une instruction a été adressée le 8 septembre 2012 à tous les walis par le Premier ministre, leur enjoignant d'entreprendre des actions de nettoyage de grande envergure. Un comité de pilotage de l'opération et des «entités locales» ont été mis en place. Le ministère de l'Environnement a parlé de 3000 décharges sauvages qui devraient être «remplacées par des centres d'enfouissement technique (CET) des déchets domestiques, qui s'inscriront ainsi dans le cadre de la politique nationale de gestion, de traitement, de tri et de recyclage des déchets». Plusieurs points noirs avaient été éradiqués, mais le problème de l'insalubrité a vite ressurgi après le coup de frein donné par les autorités à cette action menée tambour battant. Les ordures ont envahi les moindres coins de la capitale : l'intra-muros et les localités de la périphérie connaissent le même décor. L'opération de «rattrapage» fera-t-elle disparaître les amas d'ordures qui s'amoncellent dans les quartiers, sur les axes routiers, etc. ? Le scepticisme est de mise sur le résultat de telles opérations annoncées par Mohamed Kebir Addou himself, le jour de son installation en 2004. Presque dix ans après, la capitale n'a jamais été aussi sale. Pourtant, les EPIC, NetCom en tête, ont été renforcés avec un nouveau matériel et de nouveaux effectifs. L'implication de la population, la modernisation des moyens de ramassage, actuellement archaïques, le lancement du tri sélectif, seraient seuls à même de rendre à Alger sa blancheur immaculée.