Créée en 2005, la Staem appartient en majorité, soit à hauteur de 51% du capital social, à un consortium émirati d'investisseurs arabes. La Société des tabacs algéro-émiratie (Staem) aurait-elle cédé des parts de son capital au cigarettier américain Philip Morris sans que l'Etat ne soit intervenu pour exercer son droit de préemption ? Selon Ahmed Madjour, PDG de l'entreprise publique SNTA, qui détient 49% du capital social de la Staem, la structure de l'actionnariat de cette dernière n'a connu, jusque-là, aucun changement officiel, même si, a-t-il reconnu, des informations ont effectivement circulé autour d'une cession à l'américain Philip Morris de près de 50% des parts détenues par la partie émiratie. Si rachat d'actions il y a, précise le PDG de la SNTA, «le droit de préemption doit s'exercer nécessairement et notre entreprise aura légalement la priorité de racheter les parts proposer à la cession». Créée en 2005, soit avant l'instauration, quatre ans plus tard, de la règle dite des 49-51% qui régit l'investissement étranger en Algérie, la Staem appartient en majorité, soit à hauteur de 51% du capital social, à un consortium émirati d'investisseurs arabes, tandis que la SNTA détient les 49% restants. Tout récemment, le géant américain du tabac Philip Morris a annoncé, selon des agences de presse internationales spécialisées, avoir trouvé un accord définitif pour acquérir 49% d'Arab Investors-TA pour un montant de 625 millions de dollars, ce qui lui permet d'entrer de facto dans le capital social de la Staem à hauteur de 25%. Si, pour sa part, le PDG de la SNTA nous a assuré que le pacte d'actionnaires de la Staem reste inchangé, d'autres cadres du secteur indiquent en revanche qu'en ayant racheté Arab Investors-TA, Philip Morris devient logiquement actionnaire de la Staem sans que l'Etat algérien n'impose son droit de préemption, qu'il ne cesse pourtant de brandir pour d'autres cas de projets d'acquisition. Quoi qu'il en soit, les pouvoirs publics semblent entretenir beaucoup d'ambiguïtés autour de ce dossier, les décideurs et le ministère de l'Industrie en particulier ne réagissant toujours pas aux annonces d'entrée de Philip Morris dans le capital de la Staem.