Il a été l'artisan de la qualification de l'Algérie au Mondial sud-africain grâce au magnifique but inscrit à face à l'Egypte, dans le match d'appui joué au Soudan en 2009. Antar Yahia suivra, cette fois-ci, la rencontre Algérie-Burkina Faso comme supporter. Le héros d'Omdurman et actuel défenseur de l'Espérance de Tunis a accepté de répondre aux questions d'El Watan Week-end à propos du match de mardi prochain. - La sélection algérienne de football n'est plus qu'à 90 minutes du Mondial brésilien. Comment voyez-vous la sortie des Verts, ce mardi ?
La qualification au Mondial brésilien est vraiment à notre portée. Jouer un match décisif chez soi est une grande chance pour nous. J'espère qu'on va se qualifier, parce qu'on a tous les moyens d'y parvenir. - Même si le Burkina Faso a été finaliste lors de la CAN-2013 en Afrique du Sud, l'Algérie était considérée comme favorite lors du tirage au sort. Est-ce toujours le cas, selon vous, après le match aller ?
Même si on respecte énormément le Burkina Faso à travers l'histoire, le football algérien l'emporte devant ce pays pour ce qui est des résultats, d'où son statut de favori. Mais cela relève plus du «médiatique» car le plus important se passera le terrain. Et là, il n'y a pas de favori ni d'outsider. Si le Burkina Faso a réussi à faire une grande CAN et à aller même en finale, c'est tout à son honneur. Ce résultat force le respect. Ils nous ont battus chez eux. Ils ont encore confirmé qu'ils forment une très bonne équipe. Maintenant, ils savent bien que ce sera très difficile de jouer à Blida. Mais le fait que l'adversaire des Verts n'ait besoin que d'un match nul, ça va être difficile. Bien sûr, comme tout Algérien, on vise la victoire. Il faut tout même rester prudents. - Les Verts restent invaincus au stade Tchaker. Cela peut être une très grande motivation avant d'aborder une telle confrontation…
Bien sûr. Déjà à notre époque, le stade Tchaker était une forteresse imprenable. La pression de nos supporters était extraordinaire. Je pense qu'il n'y a pas de public comme le nôtre. Et quand il sait qu'on doit gagner un match, il sait se transcender. On sera tous derrière cette équipe pour qu'elle fasse plaisir à tout le peuple algérien. - Quel est le meilleur conseil que vous pourriez donner aux joueurs, vous qui avez connu des sensations fortes avec l'équipe nationale, pour cet important match ?
Je n'aime trop me transformer en donneur de conseils. Tout ce que je peux dire, c'est que dans ce genre de matches, l'essentiel est de ne pas encaisser de but, parce qu'on va en marquer. L'offensif algérien est vraiment extraordinaire. Il faut tout de même se méfier de cette équipe burkinabé. Mais en jouant devant notre public, il n'y a aucune raison pour que la victoire nous échappe.
- Etes-vous d'accord avec ceux qui disent qu'il ne faut pas rater un Mondial, surtout quand il se déroule au pays du football, le Brésil ?
(Rires). Vous savez à chaque fois, on dit ça. En 2009, on n'a pas cessé de répéter qu'il ne fallait absolument ne pas rater la Coupe du monde sur le continent africain. Aujourd'hui, on affirme qu'il ne faut pas rater ce rendez-vous qui se déroulera au pays du football. Moi je dis tout simplement qu'un pays comme le nôtre doit jouer toutes les compétitions internationales, que soit la Coupe d'Afrique ou la Coupe du monde. Notre peuple est mordu du ballon rond et mérite de voir son équipe prendre part à cet événement. Algérie-Burkina Faso est un match de football qu'il faudra gagner sur le terrain. J'espère que les garçons arriveront à gérer la pression. Il ne faut pas faire de ce match une montagne, c'est la meilleure manière d'aborder ce rendez-vous. - On ne peut pas s'empêcher de vous poser cette question : n'avez-vous pas de regret d'avoir raccroché les crampons trop vite avec les Verts, quand vous voyez l'équipe si proche d'une seconde qualification consécutive au Mondial ?
Non. Au moment où j'ai arrêté la compétition internationale avec l'équipe nationale, je savais qu'elle avait du potentiel et que l'objectif était de se qualifier à la Coupe du monde. J'avais mes raisons et, aujourd'hui, quand je regarde l'équipe nationale je suis fier d'avoir porté les couleurs nationales pendant pratiquement dix années. Entendre notre hymne national retentir, c'est extraordinaire. Mais je n'ai pas de regret parce que sur le moment précis, c'est ce que je voulais. C'était une décision bien réfléchie pendant des mois, surtout qu'il y eu énormément de changements. Mais l'essentiel, aujourd'hui, est qu'on est à 90 minutes du bonheur et on souhaite bonne chance du fond du cœur à notre équipe nationale.