Les violences tribales et les combats entre rebelles et troupes gouvernementales ont déplacé au moins 460 000 personnes dans la province soudanaise du Darfour cette année, a annoncé hier l'ONU. «Selon les organisations humanitaires, au moins 460 000 personnes ont fui leur foyer au Darfour depuis le début 2013, à cause de violences tribales et de combats entre les forces armées soudanaises et les mouvements armés», a indiqué le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) dans son bulletin hebdomadaire. «Ce chiffre est supérieur au nombre de déplacés internes au Darfour en 2011 et 2012», est-il précisé. Il est également supérieur aux 300 000 déplacés annoncés en mai pour les cinq premiers mois de l'année par la secrétaire générale adjointe aux Affaires humanitaires, Valerie Amos. «Les heurts entre tribus sont le plus gros défi et la menace la plus sérieuse pour la sécurité du Darfour, davantage que les mouvements rebelles», a déclaré le ministre soudanais de la Défense, Abdelrahim Mohammed Hussein, devant le Parlement mardi. Ces heurts entre milices arabes tribales se sont intensifiés cette année, faisant des centaines de morts dans cette région de l'ouest du Soudan également secouée depuis une décennie par des combats entre milices et rebelles. Il y a 10 ans, des rebelles se sont soulevés au Darfour contre ce qu'ils considéraient comme un monopole du pouvoir et des richesses par les élites arabes. En réaction, les milices Janjawid, recrutées au sein des tribus arabes et soutenues par le gouvernement, ont commis des atrocités contre les civils. Selon des experts, Khartoum, à court de liquidités, ne peut plus contrôler ces tribus qu'il a armées contre la rébellion.