Le 4e Festival international des arts de l'Ahaggar Tin-Hinan Abalessa se tiendra jusqu'au 18, à Abalessa (Tamanrasset), au rythme des musiques subsahariennes. Etran Finatawa, groupe nigérien, a émerveillé le public d'Abalessa, à 80 km de Tamanrasset, mercredi soir, lors du premier concert du 4e Festival international des arts de l'Ahaggar qui se déroule jusqu'au 18 novembre. Ce groupe, composé de musiciens peuls et touareg, a offert aux présents un plat varié de chants et de musique dans une sauce blues. Le blues du désert n'est pas une marque de fabrique, mais bien une réalité culturelle, une autre forme de dire l'Afrique dans la région sahélienne. La guitare de Alhousseini Mohamed Anivolla, leader du groupe, est accordée aux notes musicales traditionnelles. Sur scène, les musiciens peuls sont montés avec des costumes anciens, le visage maquillé. Pour le jeune public d'Abalessa, c'était là une découverte. Alhousseini Mohamed Anivolla, chanteur, était, lui, habillé en tenue targuie. Assis, deux autres musiciens jouaient de l'asaqalabou. «L'asaqalabou est la base du tindi. Il est formé de deux calebasses en bois. La plus grande calebasse est remplie d'eau, l'autre est renversée à l'intérieur. Et on tape dessus avec une petite chaussure», nous a expliqué Alhousseini Mohamed Anivolla. Sous une autre forme, cet instrument existe dans la région de Saoura, dans le Sud-Ouest algérien. L'appellation qui lui est donnée est ferda. «Nous sommes attachés à nos traditions. Notre musique est profondément africaine. Elle vient de la nature, porte la voix des nomades. Nos compositions reflètent ce souci», a souligné le leader de Etran Finatawa. Ce groupe, qui a déjà animé plus de 300 concerts dans une quarantaine de pays, aspire à célébrer la diversité culturelle du Niger. «On chante en tamachaq et en peul. Les Peuls utilisent plus la voix que l'instrument dans leur chant», a-t-il noté. Le groupe a produit quatre albums, dont Tarkat Tajje (2010) et The Sahara sessions (2013). La soirée a été entamée par un spectacle de Tazangharet d'Abalessa. Liens Dans le style mahali, Aferouagh, muni de son oud, a interprété des chansons qui rappellent quelque peu le travail artistique d'Othmane Bali. Il y a un peu de tindi et du moghrabi dans ce style. «Nous faisons des compositions avec du moghrabi dans la rythmique pour donner plus de valeur au chant et à la voix. Pour nous, Othmane Bali est le père spirituel de la chanson targuie. C'est une école pour nous. Nous avons beaucoup appris de lui», a confié Aferouagh. Nora Gnawa est, elle, venue de Béchar pour interpréter un diwan dans lequel la rythmique domine et où le chant relève plus de la variété que de la tradition des bradj. Dans l'après-midi, le Festival a été officiellement lancé à la Maison de la culture de Tamanrasset par Abdelhakim Chater, nouveau wali. «Ce festival est une occasion pour la population de l'Ahaggar d'avoir des échanges avec les autres parties de l'Algérie. Cela permet aussi aux gens qui viennent du Nord de savoir ce qui se passe ici. C'est une occasion de faire la fête et de renforcer les liens de voisinage avec les pays limitrophes», a-t-il soutenu. Selon le wali, il n'existe aucun problème sécuritaire à Tamanrasset. «C'est une région sécurisée. Vous restez le temps que vous voulez. Les gens sont sereins ici», a-t-il affirmé.