Des dizaines de femmes artisanes venues de 11 wilayas du pays ont pris part au salon régional de l'artisanat à Bouira. La chambre de wilaya de Bouira de l'artisanat et des métiers (CAM), a organisé, du 7 au 13 novembre courant, un salon régional de l'artisanat féminin à la maison de culture Ali Zaâmoum du chef-lieu. Onze wilayas ont pris part à cette activité. «Ce salon est une occasion pour les artisanes des différentes régions du pays de se rencontrer, de sortir de l'anonymat et de mettre à la disposition du public leurs produits et savoir-faire. Ce sera l'occasion aussi à nos enfants de découvrir l'artisanat de nos ancêtres à travers des ateliers en décoration florale et de poterie», déclare Mme Benhamouda, directrice de la Chambre de l'artisanat. Divers produits artistiques ont embelli les couloirs de la maison de la culture, notamment des articles de couture, de poterie, des bijoux traditionnels et autre art culinaire. Le tout avec la touche féminine. Ces femmes artisanes qui participent à la sauvegarde du patrimoine culturel national, rencontrent des difficultés dans l'exercice de leurs métiers. Ce qui freine l'évolution de l'artisanat féminin. L'on cite entre autre la cherté de la matière première. Baraka Bahr El Djour, une participante de la wilaya de Tlemcen, spécialiste dans l'habit traditionnel, fera part de «la cherté de la matière première, qui n'est pas toujours disponible en plus, notamment les accessoires accompagnant la tenue traditionnelle. La majorité de la mercerie vient de l'importation». Une autre participante venue de la wilaya de Médéa, artisane en couture et broderie, nous raconte son voyage de formation en Chine. «C'est vrai que les produits chinois ne sont pas fiables, et causent même des maladies, mais c'est la faute à nos importateurs. Ils ont envahi le marché avec des produits de mauvaise qualité, à l'instar du tissu, alors que d'autres choix sont disponibles en Chine. C'est ce que j'ai vu personnellement dans ce pays, alors qu'il est rare de trouver en Algérie des produits de bonne qualité importés de Chine». «Le client est roi, dit-on, mais s'il veut du premier choix, il devra payer plus cher, c'est la règle du marché». Concernant les différents dispositifs mis à la disposition des artisans, tels ceux de l'Agence nationale pour la gestion du micro-crédit (ANGEM), des artisanes trouvent des difficultés à lancer leurs projets. «J'ai dépensé une somme d'argent importante pour régler les différentes formalités administratives, entre autre, l'ouverture d'un compte bancaire, un fonds de garantie, l'assurance, etc. Après une année d'attente, je désespère malgré ma volonté de travailler. C'est un cercle vicieux, si j'avais assez d'argent, je n'aurais pas sollicité un micro crédit à l'Angem», déplore une artisane de Draâ El Mizan (Tizi-Ouzou). Pour ce qui est de l'évolution du secteur de l'artisanat féminin à Bouira, Kamel Gaci, le chargé de la promotion et de la formation au sein de la CAM, indique «qu'on a des femmes qui excellent dans différents domaines de l'artisanat. Pour les encourager, nous organisons à leur profit des formations de qualification qui seront couronnées par la remise d'un diplôme. On a recensé près de 1.200 femmes artisanes adhérentes à la chambre de l'artisanat, ce qui est encourageant», estime-t-il.