Même si le secteur des mines en Algérie souffre de nombreux maux, le bilan de l'année 2005 ne semble pas si catastrophique. Au cours de la journée de présentation de ce bilan, hier à El Aurassi, il a été question des évolutions positives des mines et carrières en Algérie, mais également des nombreux points noirs qui continuent à parasiter ce secteur. D'abord, il y a les points positifs. Le ministre de l'Energie et des Mines a souligné, hier, que le secteur minier a rapporté 2,5 milliards de dinars à l'Etat dans le cadre des adjudications des titres miniers, un montant d'environ 50 millions de dollars a été investi dans le secteur des mines et des carrières par des partenaires étrangers et pas moins de 17 000 postes de travail ont été créés par le secteur privé. Il y eut ainsi près d'une trentaine de substances minérales métalliques et non métalliques produites durant l'année 2005 dont 1665 milliers de tonnes de minerai de fer (1317 milliers de tonnes produites par Mittal Steel et 348 milliers de tonnes par Ferphos). L'Algérie a, par ailleurs, enregistré un record depuis le début de son exploitation de l'or avec une production de 641 kg en 2005. L'activité d'exploration et de développement minier a également repris, s'est félicité hier Chakib Khelil dans son allocution d'ouverture. Cinq projets de ce type, a-t-il indiqué, sont actuellement en cours de réalisation en association avec des partenaires étrangers. Pour ce qui est des points négatifs, les responsables de ce secteur ont signalé que la facture d'importation des produits miniers reste importante. Elle a atteint les 307 millions de dollars en 2005 dont 119,31 millions de dollars pour les minéraux industriels, 115,27 millions de dollars pour les minéraux énergétiques solides, 20,32 millions de dollars pour les métaux de base et 2,81 millions de dollars pour les métaux et pierres précieuses. Les exportations des produits miniers ont, en revanche, marqué une légère régression en comparaison avec l'année 2004, passant de 26,76 millions de dollars à 24,28 millions de dollars. Et ce n'est pas tout. Dans son intervention, le directeur de l'Agence nationale du patrimoine minier (Anpm) a longuement égrené le chapelet des contraintes qui empêchent ce secteur d'avancer. Au menu des difficultés citées par M. Benyoub figurent notamment “les défauts de bornage des périmètres exploités, la méconnaissance des textes par les exploitants et les investisseurs, le chevauchement des prérogatives, une mauvaise appréciation des textes, les refus systématiques d'accorder les autorisations d'exploitation, le non-respect des délais de traitement des dossiers, les retards dans l'application de la nouvelle fiscalité, des interprétations restrictives de certaines mesures incitatives ainsi que des problèmes de coordination avec les autres départements ministériels”. “Il y a certes des problèmes, on les connaît, et nous allons les étudier, mais il faut savoir qu'avant la promulgation de la loi minière, il n'y avait rien, on ne faisait que perdre de l'argent. Aujourd'hui, rien que pour l'usine de ciment d'Orascom, l'Etat a engrangé 50 millions de dinars de redevances”, plaide Chakib Khelil dans un point de presse improvisé. En tout et pour tout, l'Algérie a produit, en 2005, 1,73 million m3 de sable destiné à la construction à travers 56 unités dont 52 privées et 4 publiques, 10,75 millions de tonnes de gypse provenant à hauteur de 26% du privé et 74% du public, 6,2 millions de tonnes d'argiles provenant de 97 exploitations dont 78 pour produits rouges, 2,39 millions m3 de sable concassé ainsi que 4230 m3 de pierres décoratives. La production du secteur privé a néanmoins marqué une baisse de l'ordre de 16% par rapport à 2004. Les gains du secteur public représentent, souligne-t-on, 72% du chiffre d'affaires de la branche.