«Nous ne pouvons pas accorder la citoyenneté à ceux qui ne sont pas en accord avec la loi, quelles que soient les pressions. Cela relève de notre souveraineté», a affirmé hier, Ye Htut, porte-parole de la présidence birmane sur sa page facebook, en réponse à l'appel de l'ONU d'accorder la nationalité birmane à sa minorité Rohingya. Dans une résolution du 19 novembre dernier, l'ONU exhorte le gouvernement birman à donner à cette minorité la pleine citoyenneté birmane et à mettre fin aux persécutions dont la communauté est victime. Cette minorité musulmane apatride arrivée en Birmanie à la fin du 19ème siècle est du fait de son exclusion civile privée d'accès à la santé, à l'emploi ou à la scolarisation de ses enfants. La plupart des 800 000 Rohingyas de Birmanie (sur une population de quelque 60 millions d'habitants) vivent dans des conditions difficiles, souvent dans des camps de réfugiés de l'Etat de Rakhine, dans l'ouest de la Birmanie. Le porte-parole de la Présidence, Thein Sein, a cependant envisagé hier que soit accordée la nationalité birmane aux «Bengalis (immigrants clandestins originaires du Bangladesh) qui répondent aux critères de la loi de citoyenneté de 1982» sans préciser à quels critères il faisait allusion. Nyan Win, porte-parole de la LND, le parti de la prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi, s'est dit en «accord» avec le porte-parole de la présidence alors que la chef de l'opposition Birmane, accusée d'être restée silencieuse sur les récentes violences interethniques dans son pays entre les bouddhistes et les musulmans, se défend d'avoir souvent mis l'accent sur «les problèmes de réconciliation nationale» en Birmanie.