Les «redresseurs», qui s'attendaient à une décision plus favorable du Conseil d'Etat, affirment ne pas baisser les bras. Le Conseil d'Etat a rendu, avant-hier jeudi, son verdict quant à l'appel introduit par des membres du bureau politique (BP) et du comité central (CC), à leur tête Abderrahmane Belayat, pour contester l'autorisation de la réunion du CC qui a porté, le 29 août dernier, Amar Saadani au poste de secrétaire général du Front de libération nationale (FLN). La plus haute instance du tribunal administratif vient donc de confirmer le très contesté Amar Saadani à la tête du FLN. La décision du Conseil d'Etat n'a pas encore été notifiée aux concernés. Abderrahmane Belayat, que nous avons contacté hier, a indiqué que c'est leur avocat qui leur a donné l'information jeudi. Selon lui, ce dernier a écouté la sentence du Conseil, qui confirme la décision du tribunal administratif mais sans présenter les motifs. On attend de voir l'arrêt pour connaître les raisons qui l'ont motivé, a affirmé l'ancien coordinateur du bureau politique du FLN. Ce dernier a annoncé la réunion, aujourd'hui, de l'état-major des contestataires au sein du comité central et des membres du mouvement de redressement. «Tous ceux qui refusent cette mascarade, le hold-up du 29 août et le rapt du 16 novembre, doivent se mobiliser», souligne M. Belayat qui, visiblement, ne semble pas perdre espoir de relancer le Conseil d'Etat qui, selon lui, n'a pas statué sur le fond mais uniquement sur l'autorisation de la réunion du comité central. «Nous avons suffisamment d'arguments, nous avons les moyens de droit qui nous permettent une riposte juridique contre les usurpateurs qui ont tout fait en violation de la loi. Je rejette cette tragi-comédie qui se déroule sous les yeux de tout le monde», dénonce Abderrahmane Belayat, indiquant que lui et ses collègues du CC sont en train de «planifier une triple réponse, sur les plans juridique, organique (comité central) et au niveau de la base militante». Tous les militants sont «contre ce qui se passe au niveau du parti», soutient notre interlocuteur. Mais pas seulement. Les opposants à Amar Saadani comptent aussi «mobiliser toute la classe politique parce qu'avec ce précédent, aucun parti n'est à l'abri de dépassements». Selon l'ancien coordinateur du bureau politique, aucun responsable, ni Boumediène, ni Ben Bella, ni Benhamouda n'ont fait ce qu'a fait Amar Saadani, pour qui les membres du BP ne sont que de simples assistants. Il faut tirer la sonnette d'alarme tous azimuts, y compris pour les pouvoirs publics, indique Abderrahmane Belayat, avant de lâcher : «On est à l'ère brejnévienne, c'est la glaciation.» Pour lui, «il n'y a aucun doute, le FLN sera remis sur les rails» et les opposants finiront par l'emporter.