Le suspense n'a pas duré longtemps Après sept mois de vacance, Amar Saâdani occupe depuis jeudi le poste de secrétaire général du FLN. La décision du Conseil d'Etat n'a pas suffi pour annuler la session du comité central du FLN qui s'est déroulée finalement, le jeudi 29 août, à l'hôtel El Aurassi. Et pour cause, une autre décision du tribunal administratif d'Alger a annulé celle prise, la veille par le Conseil d'Etat en autorisant la reprise des travaux de la 6e session du comité central (CC). Les partisans de Ahmed Boumehdi ont ainsi bel et bien tenu la session et réalisé l'objectif tracé: l'élection de l'ancien président de l'APN, Amar Saâdani, à la tête du FLN. Ce dernier a été finalement plébiscité à main levée par la majorité des membres du comité central présents, faute de concurrents. Le doute jusqu'au bout Mais les partisans de Saâdani, dont un bon nombre a lâché le coordinateur du bureau politique, Abderrahmane Belayat, à la dernière minute, ont dû attendre jusqu'à 9h du matin pour s'assurer que la réunion aura bel et bien lieu. Le doute et l'incertitude les ont menés toute la nuit durant. A 8h30, un membre du comité central nous a affirmé que la réunion est compromise et qu'elle n'allait pas se tenir. Trente minutes plus tard, il nous rappelle pour nous informer que finalement, la rencontre va débuter et que les membres du CC commençaient à rejoindre la salle de réunion de l'hôtel El Aurassi. Fort de la décision du tribunal administratif, Ahmed Boumehdi, président de la 6eme session, laissée ouverte depuis le 31 janvier 2013, date de la destitution de l'ex-secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, rejoint l'estrade et annonce le début des travaux. Il était 11h20. Il a présidé la séance avec Leïla Tayeb (membre la plus âgée au CC) et Abdelkader Zehali (membre le plus jeune du CC). L'unique ordre du jour est l'élection d'un nouveau secrétaire général du FLN. M.Boumehdi annonce la participation de 273 membres du comité central dont 13 par procuration. Il ajoute que 15 membres de cette instance sont absents sans justification. Parmi les absents, les trois ministres membres du bureau politique, à savoir, Abdelaziz Ziari, Amar Tou et Rachid Harraoubia. Amar Saâdani, donné favori pour succéder à Belkhadem, allait et venait dans la salle, entouré par ses partisans et assailli par les photographes de presse. Pendant ce temps, l'ancien président de l'APN s'est interdit toute déclaration à la presse. Parmi les membres du CC, une information inquiétante pour les uns, rassurante pour les autres, circulait: une autre décision de justice pourrait tomber à tout moment pour suspendre les travaux et évacuer la salle. Saâdani, candidat unique La séance qui était expéditive n'a pas duré plus de deux heures avant que l'enfant d'El Oued ne devienne nouveau maître de l'ex-parti unique. Ahmed Boumehdi annonce l'installation et la composante de la commission des candidatures composée de 18 membres. Proposée au vote et adoptée à main levée, cette commission a ouvert immédiatement les candidatures. Dans les colonnes de la presse, une dizaine de membres du CC avaient annoncé leurs candidatures. Mais le moment venu, il n'y avait personne pour le faire. Mustapha Maâzouzi qui a prétendu au poste de secrétaire général n'a pas mis beaucoup de temps pour retirer sa candidature et apporter son soutien à Amar Saâdani. A partir du pupitre, il explique sa décision par la volonté de «préserver l'unité du parti et dans l'intérêt du pays». Sur la liste, il ne reste que Amar Saâdani. Il a été plébiscité à main levée par la majorité des membres du CC présents à la réunion. A l'issue de son plébiscite, M.Saâdani a prononcé une brève allocution dans laquelle il a affirmé que «cette confiance mise en moi est intervenue dans un moment dangereux».Il a appelé les membres du CC à être avec lui «pour le meilleur et pour le pire». Le nouveau patron du FLN a appelé aussi à l'unité du parti et à la réconciliation avec ceux qui s'opposent à lui. «Je m'engage à oeuvrer à unifier les rangs du parti et à instaurer la réconciliation entre les militants que j'invite à s'éloigner de tout ce qui peut contribuer à semer la discorde et la division entre vous», a-t-il lancé. L'orateur a affirmé que son parti est appelé plus que jamais à «contribuer au développement et à la stabilité du pays ainsi qu'à la préservation des institutions de l'Etat». Après cette allocution, les travaux de la session du CC, la plus courte de l'histoire du FLN, ont pris fin.