Volte-face du conseil d'Etat: il avait annulé cette réunion la veille de sa tenue la déclarant illégale, avant qu'un tribunal de la capitale l'autorise, et le voilà qui la déclare maintenant légale... Amar Saâdani conforté par le conseil d'Etat. Il a, en effet, confirmé jeudi, la décision du tribunal administratif d'Alger du 29 août 2013 portant délivrance d'une autorisation pour la tenue, le même jour, d'une réunion du comité central (CC) du parti du Front de libération nationale (FLN), a-t-on appris auprès de sources proches du Conseil d'Etat et du parti. Le Conseil d'Etat a tranché cette question lors d'une séance présidée par le président de la 5e Chambre chargée du contentieux au sein des partis et du référé, lequel a décidé de confirmer la décision du tribunal administratif qui avait déclaré irrecevable l'action introduite par le groupe de Salah Goudjil pour non-fondement. Concernant cette affaire, le tribunal administratif avait déclaré «l'appel du jugement recevable en la forme» et rejeté «toute mise en cause du ministre de l'Intérieur dans ce différend», a-t-on appris auprès de sources proches du Conseil d'Etat. Au fond, les mêmes sources ont affirmé la confirmation de la décision, dont l'appel prononcé par le tribunal administratif d'Alger, mais «pour des raisons autres que celles invoquées par la juridiction de première instance». Des membres du CC, soutenus par l'ex-coordonnateur du parti, Abderrahmane Belayat, avaient introduit une action en justice pour l'annulation de l'autorisation accordée par la wilaya d'Alger pour la tenue du CC du 29 août 2013, durant laquelle M.Amar Saâdani avait été plébiscité secrétaire général du parti en remplacement de M.Abdelaziz Belkhadem, objet d'un retrait de confiance fin janvier 2013. Depuis l'éviction de M.Belkhadem, M.Belayat a été chargé de gérer les affaires du parti, étant le membre le plus âgé du bureau conformément à l'article 9 du règlement intérieur. Mais voilà que le 29 août dernier, contre toute attente, une session du comité central est organisée, après moult rebondissements. Amar Saâdani est plébiscité à la tête du FLN. Ce qui fait réagir le groupe de Belayat et Goudjil qui réfutent la légitimité de cette élection. Cette volte-face du Conseil d'Etat qui avait annulé cette réunion la veille de sa tenue la déclarant illégale, avant qu'un tribunal de la capitale l'autorise, n'ont pas laissé M. Belayat insensible. Il affirme que les personnes ayant introduit l'action en justice «ont été informées de la décision du Conseil d'Etat et se sont réunies pour examiner la situation et décider des démarches à suivre». Il a également indiqué que, pour lui et son groupe, «l'affaire n'est pas encore close du point de vue juridique et judiciaire». Belayat devait rencontrer hier les 15 membres du CC qui ont introduit le recours, afin «d'examiner la situation», dit-il. Il promet, néanmoins, de continuer «le combat contre Saâdani et ses sponsors. Le dernier mot du FLN doit revenir au CC», a-t-il précisé. La décision du Conseil d'Etat intervient 24 heures après la diffusion d'un communiqué signé par une soixantaine de cadres du FLN, membres du CC, qui contestent la légitimité de Saâdani et appellent Belayat à convoquer un CC extraordinaire.