Le Témouchenti Azzar Menad demeure incontestablement un grand pugiliste à l'échelle nationale. Il a honoré la wilaya d'Aïn Témouchent à tous les niveaux. Il est venu au noble art par coïncidence. Encore enfant, il admirait les boxeurs Benaglia, Ahmed Ould Fakir et Blel Kadri. Alors en 1963, il débutera sa carrière pugilistique sous la houlette du défunt Benaglia. Il a livré ses premiers combats en catégorie de novices à Oran et a gagné par points. Azzar s'est fait remarquer d'emblée par son amour et son sérieux à cette discipline. Ensuite, il adhéra au niveau d'amateur en catégorie de welter en 1965. Agé de 77 ans, il ne se rappelle pas des noms de ses adversaires même des dates de combats. Plusieurs fois champion de l'Oranie. Il se rappelle d'avoir battu les meilleurs boxeurs Zitouni et Cheraka. En tout, il a livré 114 combats dont 74 combats officiels sanctionnés par 35 victoires par K.O, 5 défaites et 11 nuls. La qualité de ce boxeur reconnue par les techniciens de la boxe est qu'il a une particularité dans le jeu. Il avance constamment sur son adversaire ne lui laissant aucun repli et dôté d'un punch meurtrier associé à une vitesse d'exécution peu commune pour sa catégorie. Parmi ses mauvais souvenirs, il narre avec amertume : «J'ai joué la finale du championnat d'Algérie en 1966 contre Benmiloudi de la région de Blida, j'ai complètement dominé le combat de bout en bout en marquant un grand nombre de points. Contre toute attente, le jury après un long temps a attribué la victoire à mon adversaire. Alors le président de la république Houari Boumediene m'a tapé sur les épaules en signe de reconnaissance». Un peu tard en 1998, le précédent wali d'Aïn Témouchent, Mr Zoukh Abdelkader, m'a sollicité pour diriger une salle de boxe dans le quartier populaire de Hay Moulay Mustapha d'Aïn Témouchent pour la formation. Malheureusement, il a été muté et le projet est tombé à l'eau. A l'échelle de la ville d'Aïn Témouchent, il a toujours animé des galas de boxe gratuitement lors des célébrations festives et commémoratives nationales, il n'a jamais refusé, selon ses déclarations, les sollicitations des autorités municipales. Son souci était de régaler son public. Malheureusement, il a achevé sa carrière sans le moindre geste de reconnaissance ni un jubilé à l'instar des autres figures sportives dans d'autres wilayas.