L'inquiétude gagne les souscripteurs au programme de logement promotionnel public (LPP). Face aux risques que leurs dossiers soient recalés dans l'ordre chronologique, ils interpellent le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune. Dans une lettre, dont nous détenons une copie, ces souscripteurs, organisés en collectif, expriment ainsi leurs vives craintes quant au détournement de ces logements pour d'autres personnes pas forcément prioritaires. Ces souscripteurs se disent «taraudés par l'inquiétude de voir notre espoir d'accéder, enfin, à un logement subventionné par l'Etat – dont la formule d'acquisition serait certainement à la portée de nos espérances – s'estomper sinon encore reporté». Et ils en appellent au premier responsable du secteur. Dans leur lettre, ils rappellent la décision de M. Tebboune de donner la priorité aux souscripteurs AADL 2001-2002 dont les dossiers ont été transférés vers le programme LPP. Ils estiment ainsi inapproprié et injuste d'inscrire en priorité cette catégorie dans le nouveau programme LPP en ce sens, disent-ils, qu'eux mêmes étaient à l'époque non éligibles à la formule AADL. «Si nous étions non éligibles, ce n'était pas de notre faute non plus», soulignent-ils, se demandant pourquoi accorder à ces anciens souscripteurs une telle faveur au détriment d'autres postulants qui ne sont pas forcément mieux lotis qu'eux. Le collectif met en avant le fait que ces souscripteurs au LPP ont longtemps attendu l'institution d'une formule à laquelle ils seraient éligibles. Pour eux, il n'y a aucune raison qui puisse justifier le fait de privilégier les anciens souscripteurs AADL de 2001-2002 sur les autres postulants. Par sa lettre, le collectif dit vouloir attirer l'attention du ministre afin qu'il n'y ait pas «une nouvelle injustice», appelant à l'application de l'ordre chronologique du dépôt de dossier pour éviter les passe-droits. «Notre initiative est une action citoyenne pour rapprocher l'administré de l'administrateur et apaiser les esprits au sein de notre communauté, car ces derniers temps beaucoup d'informations relayées par les médias, en relation avec le projet LPP, alimentent notre quotidien. Et en l'absence d'information officielle pour infirmer ou confirmer ces intox, beaucoup de questions et d'inquiétudes restent sans réponses», conclut le collectif, qui espère que ses doléances trouveront un écho favorable auprès du ministre de l'Habitat.