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La retraite à 70 ans, un non-événement
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Publié dans El Watan le 30 - 11 - 2013

Finalement, Godot sans sa compagne l'arlésienne est arrivé un peu en retard au goût des uns, alors que pour d'autres ils l'attendaient pour pâques ou à la Trinité.
Certains, les plus raisonnables, auraient souhaité qu'il vienne à la saison de la cueillette des cerises comme le veulent les us et coutumes dans de telles circonstances dans les universités normales et nominées.
Il a annoncé la bonne nouvelle à fort Alamo sous l'assaut d'une armée de jeunes valeureux guerriers âgés à peine de 60 à 69 ans, dirigés par des syndicalistes qui en la circonstance ont créé un syndicat spécifique pour défendre cette catégorie d'âge.
Le butin est impressionnant, ils ont mis à terre des tyrans terribles en surpoids avec des cheveux blanchis, ils les ont scalpés et dépouillés de leurs biens, notamment de leurs titres et travaux et de quelques décorations. Ils sont maintenant maîtres de la cité ; cependant, leur victoire c'est une victoire à la Pyrrhus, c'est un non-événement, car quoi de plus naturel que de partir à la retraite surtout après 70 ans. Cette retraite aurait pu arriver même plus tôt comme cela est prévu selon les lois du pays votées en bonne et due forme par le parlement et portées au Journal officiel après ratification du chef de l'Etat.
Comme on dit en de telles circonstances, à vaincre sans péril on triomphe sans gloire.
Ce qui est étrange et dérange, c'est que cette décision ne dit rien sur les concours de chefferie de service qui ont été l'objet d'un conflit entre nos valeureux syndicalistes et l'administration qui en plus, est effrayée par leurs gesticulations a tout simplement renoncé à publier les résultats du méritanat. Ce concours pourtant organise par l administration pour les chefs de services de plus de 70 ans, qui ont été juges par un jury qui a eu à examiner leurs titres et travaux il y a de cela presque 2 ans. Faudrait-il patienter encore longtemps et nous contraindre à attendre Godot de nouveau (ce qui risque de demander un certain temps.
De ce fait, un véritable imbroglio s'est installé retardant le départ de beaucoup d'entre nous dans les conditions les meilleures et surtout fait reculer la date des concours réclamés fort justement par nos collègues.
Ceci nous fait dire, comme d'habitude d'ailleurs, que ces mesures sont faites pour l'intérêt de quelques privilégiés comme il s'en est trouvé depuis hélas déjà de nombreuses années.Cette mesure qui est en fait une mesurette n'influera en rien sur notre système de santé, classé au bas de la hiérarchie mondiale et encore moins d'améliorer l'état déplorable de notre médecine incapable d'exhiber la moindre revue indexée. On ne peut pas cacher le soleil avec un tamis, comme le dit un vieux dicton populaire, il nous faut regarder la vérité en face et avoir le courage d'affronter les dures réalités de l'état de nos institutions et les nombreux problèmes qu'on se doit de résoudre. Nous l'avons dit et écrit à maintes reprises que nous fonctionnons avec nos schémas élaborés dans les années 70, qui prenaient en considération les données épidémiologiques, humaines, techniques et scientifiques de l'époque.
Depuis, beaucoup de choses ont changé, la médecine a fait sa mue, elle a connu une véritable métamorphose qui n'a, hélas, pas encore atteint nos modes de pensée et le fonctionnement de nos institutions. On perpétue la routine, les pôles d'excellence qui groupent des disciplines complémentaires et incitent à une activité coopérative et où la chefferie de service n'est plus de mise, ne laissant la place que pour des responsables d'unité qui ne peuvent se prévaloir que de leur technicité ne sont toujours pas à l'ordre du jour.
Je dois dire à la vérité que les responsables de cette réticence est de notre faute et principalement de nos jeunes collègues, hantés par la crainte de ne pas être nommés un jour chef de service. Cette décision de mise à la retraite qui laisse croire que nos difficultés actuelles sont dues au vieillissement de nos enseignants, ce qui est vrai parfois, mais elle occulte les vrais problèmes.
Elle aurait été mieux perçue si elle annonçait le début de réflexion débouchant impérativement sur des réformes qui nous sortiraient de l'état de léthargie et d'hibernation où nous sommes arrivés.
Tout se clarifierait et cette pléthore de professeurs et assistants (dont certains sont presque du même âge que leurs responsables) et qui n'ont à ce jour entamé aucun travail de thèse et cohabitent dans un même service, serait mieux répartie et ferait le bonheur de nombreux hôpitaux de l'intérieur.
A l'hôpital Mustapha où j'exerce, nous sommes quatre professeurs, dix assistants, quatre médecins de santé publique et un bataillon de résidents qui sont déployés selon des normes internationales, alors on pourrait faire fonctionner des services comme Sétif, Constantine et Tlemcen qui sont de véritables déserts universitaires.
Nos vaillants guerriers vont réfléchir sur ces problèmes et accepter d'exercer en dehors d'Alger comme nous l'avons fait lorsqu'on était nommés à Constantine, Oran par exemple : cela était pour nous une façon d'honorer notre profession qui exige disponibilité, générosité et sacrifice et nous l'avons fait avec la même foi lorsqu'on était réquisitionnés dans les guerres des sables du Biafra, d'Angola ou autre guerre du Liban.
C'est pour cela qu'on ne demande aucune mansuétude de qui que ce soit, car pour nous la dignité n'est pas une offrande, nous l'avons acquise par notre engagement quand il fallait combattre pour la guerre de libération ou quand il fallait relever le défit d'œuvrer pour une médecine moderne et conquérante.
La redynamisation de nos institutions hospitalières et universitaires n'est pas uniquement dans le rajeunissement de ses cadres, mais dans la pertinence de nos objectifs, des moyens qu'on met à la disposition des hospitalo-universitaires, dans la grille d'évaluation qui doit être permanente et sanctionnante, dans une gestion et une organisation dépoussiérées de toute bureaucratie dans le respect des lois et leur application pour tous, dans le souci de dépasser notre intérêt personnel et de sublimer l'intérêt général.
Que nos jeunes collègues réfléchissent à tous les problèmes, qu'ils ne pensent pas toujours au côté mercantile de notre profession et qu'ils s'efforcent à trouver une solution au fonctionnement de nos services qui sont pour la plupart d'entre eux de véritables déserts à partir de 13 heures, ce qui de ce fait favorise l'institution d'une médecine à deux vitesses. Ma génération, si je peux paraphraser quelque peu Camus, s'est attachée à créer un nouveau monde ; on sait qu'on n'a pas pu le faire, on s'est consacré à une autre tâche plus modeste, mais aussi noble : celle de hisser notre pays au niveau des nations modernes.
Soyez cette génération qui n'essayera pas de tout détruire de ce qu'on a entrepris et surtout de relever tous les défis. Le contexte est difficile certes, mais comme le dit Ghandi, cela peut se faire et le poète ne dit-il pas que les combats «les plus durs sont les combats les plus beaux et je connais d'immortels qui sont des pires sanglots.»


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