En faisant mine de ne pas comprendre les visées de la classe politique, le ministre avoue être intrigué par la demande de ces responsables politiques. Les pouvoirs publics ne céderont jamais l'organisation de l'élection présidentielle à une instance indépendante. Comme pour les précédents scrutins, la présidentielle d'avril 2014 se déroulera sous la houlette de l'administration, et ce, conformément aux dispositions de la loi électorale. C'est ce qu'a déclaré, jeudi, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz, en marge d'une séance plénière au Conseil de la nation consacrée aux questions orales. Le ministre répond ainsi par un niet catégorique aux partis et personnalités politiques ayant revendiqué la constitution d'une commission nationale indépendante du pouvoir pour superviser la préparation et l'organisation de la prochaine élection présidentielle. En faisant mine de ne pas comprendre les visées de la classe politique, le ministre avoue être intrigué par la demande de ces responsables politiques. «Je ne comprends pas le sens de cette proposition et nous ne pouvons y répondre favorablement», lâche M. Belaïz, rejetant ainsi dans le fond et la forme la proposition en question. Pour le ministre, l'organisation des échéances nationales est réglementée par la loi électorale qui consacre la commission nationale de surveillance des élections et lui confère de larges prérogatives. Un découpage si l'intérêt général l'impose Sur un autre chapitre, le ministre est revenu sur la question du découpage administratif, mais sans donner de date et peu de précisions. D'après lui, s'il y a découpage, il se fera par nécessité : «Si dans une localité donnée le citoyen a réellement besoin d'une nouvelle commune, on créera celle-ci mais cela ne se fera pas à tout bout de champ. On le fera pour répondre à une situation relevant de l'intérêt général.» Dans ce même contexte, le ministre annonce le recours à une équipe d'experts pour prodiguer une formation, à partir de janvier 2014, au profit des présidents d'APC et d'APW et des élus locaux, notamment en matière de gestion. Par ailleurs, dans ses réponses aux sénateurs, le ministre a rappelé les différentes mesures prises pour lutter contre la bureaucratie. Il a précisé que les Algériens n'auront plus à se déplacer dans leur commune de naissance ou de résidence pour retirer leur document administratif. Le représentant du gouvernement annonce la possibilité pour le citoyen de retirer ses documents dans la commune la plus proche. Par ailleurs, en réponse à une question sur la situation sécuritaire aux frontières algériennes, au regard de l'instabilité qui prévaut dans certains pays voisins, M. Belaïz a affirmé que «toutes les frontières de l'Algérie sont sécurisées». Pas de défaillance des services de sécurité S'agissant des affrontements et actes de vandalisme qu'a connu, vendredi passé, la région de Guerrara (wilaya de Ghardaïa) à l'issue d'un match de football opposant deux équipes locales pour le compte du championnat de wilaya, M. Belaïz réfute toute défaillance ou négligence des institutions impliquées dans le rétablissement de la sécurité et confirme le retour au calme. Le ministre a déploré, toutefois, les dégâts matériels occasionnés par ces incidents ayant touché aussi bien le secteur public que privé. Il a en outre assuré qu'aucune perte humaine n'était à déplorer et a indiqué que «le calme est revenu grâce aux services de sécurité, aux sages de la ville et aux autorités locales de Guerrara». Il a de plus démenti la fermeture des structures publiques de la ville, affirmant le retour du «calme total».