Les opérateurs de téléphonie mobile qui se sont vus attribuer les licences provisoires de la 3G sont suspendus à la signature du décret exécutif. Les opérateurs ont fait un pas décisif. La balle est actuellement dans le camp des autorités, censées faire aboutir un processus qui n'a que trop tardé. Jeudi soir, lors d'un point de presse improvisé sanctionnant une rencontre avec ses partenaires du centre du pays, Nedjma-Ooredoo, par la voix de son directeur général, Joseph Ged, s'est montré «confiant» quant à l'aboutissement sous peu d'un long travail devant conduire au lancement tant attendu de la 3G en Algérie. «Nous avons eu, ces deux derniers jours, des consultations avec l'ARPT et nous avons un grand espoir que le décret exécutif soit publié dans les tout prochains jours pour le lancement de la 3G. Le processus était jusqu'ici très objectif, professionnel et transparent et nous sommes confiants quant à sa suite», réagit Joseph Ged, jeudi, aux informations selon lesquelles la 3G ne peut être lancée tout compte fait le 1er décembre, une date initialement arrêtée par le gouvernement. Pour le directeur général de Nedjma (une marque rebaptisée Ooredoo depuis peu) le lancement commercial de la 3G est «une question de quelques jours seulement, puisque les opérateurs son prêts». D'après l'orateur, si un léger retard vient à s'imposer au bout de ce long chemin, il doit s'expliquer par «des raisons purement techniques». Si aucun des opérateurs, dont Ooredoo, ne doute de la solidité de son projet, l'attribution de la licence définitive relève des compétences du régulateur ARPT, tandis que la signature du décret exécutif est à la charge du président de la République. Quoi qu'il en soit, Nedjma- Ooredoo s'est attelée, jeudi soir, à parfaire le chemin parcouru en réalisant avec succès des démonstrations des services liés à cette technologie. Il s'agit, entre autres, de la visiophonie sur smartphone, du téléchargement d'applications de la plateforme OStore (Ooredoo Store) sur tablette et du streaming sur clé internet. A la même occasion, un exposé didactique a été présenté sur les avantages et les usages de la 3G et sur les services cloud de Ooredoo. C'est dire que cet opérateur, en lice lors de l'appel à concurrence pour l'exploitation des réseaux de 3G, a ainsi réussi, au bout des délais impartis, à se mettre en piste en vue de l'ultime coup de starter. Demeure, cependant, un écueil à surmonter : faire aboutir, avec le régulateur, le débat sur la séparation ou non des puces de 3G et de 2G. Nedjma-Ooredoo espère voir la pratique universelle prévaloir à ce sujet. «Ooredoo ne souhaite pas qu'il y ait séparation des puces de 3G et de 2G car si décision il y a dans ce sens, ce ne sera dans l'intérêt ni du consommateur ni des opérateurs», estime Joseph Ged. Pour lui, avoir deux puces, une pour la 2G et une seconde pour la 3G, va engendrer des coûts supplémentaires pour le consommateur, des abonnements additionnels et va augmenter, par la même, les coûts des services. «Nous continuons, néanmoins, à espérer que le bon sens et l'intérêt général vont prévaloir au bout du compte.» L'argument auquel s'agrippe le régulateur, dans sa tentative d'imposer l'approche de la distinction des puces 3G et 2G, consiste à séparer les deux chiffres d'affaires, celui de la 2G de celui de la 3G, pour une meilleure taxation des revenus. «Cet alibi n'est aucunement et ne doit point être lié à l'obligation de distinguer les puces car les profits de chaque technologie peuvent être collectionnés et traçables avec une seule puce. La solution la plus simple est de garder les mêmes numéros, tout en sachant qu'il y a des mécanismes de séparation et de traçabilité des chiffres d'affaires réalisés par chacune des deux technologies», explique encore le patron de Nedjma-Ooredoo. L'Algérie risque de se distinguer à nouveau par le recours à une pratique qui ne se fait qu'en Corée du Nord et au Soudan.